Reportage de voyage
Les Canaries, sept îles en capitale
Tenerife - la plus touristique - et Grande Canarie - la plus peuplée - recèlent de véritables trésors dès qu'on quitte les centres balnéaires. Quant aux autres îles, elles possèdent chacune leurs personnalités propres.
Le Teide (Tenerife)
Plages surpeuplées, littoral bétonné, tourisme standardisé, l'image des Canaries n'est pas toujours flatteuse. C'est pourtant mal connaître les atouts de cet archipel espagnol, situé à 115 km des côtes marocaines.
Il suffit partout de s'éloigner quelque peu des centres balnéaires pour découvrir l'autre face des Canaries. Sur chacune des sept îles de cette chaîne de volcans, la diversité des paysages justifie largement la balade à pied ou en voiture .
Dans chaque capitale, l'architecture canarienne témoigne de la diversité des influences. De belles maisons de style andalou et portugais, aux balcons de bois finement sculptés et aux patios fleuris, bordent de jolies ruelles pavées.
Les églises surprennent par la noirceur de la pierre basaltique. Les villages vivent au rythme des nombreuses
romerias, les processions organisées en l'honneur de la Vierge et des Saints Patrons. On y admire les costumes colorées et les danses traditionnelles.
paysage de l'île de la Gomera
Les Canaries ont alors, plus que jamais, le corps en Afrique, la tête en Europe et le cœur en Amérique…
Les Canaries demeurent très largement une destination balnéaire. Chaque année, une dizaine de millions de touristes ne s'y trompent pas, qui viennent dans l'archipel pour y apprécier ses plages et la douceur de son climat. Voile, plongée, planche à voile, canyoning, pêche au gros, les activités nautiques y tiennent le haut du pavé.
Tenerife et Grande Canarie concentrent à elles deux les trois quart des voyageurs.
Tenerife demeure la plus grande et la plus touristique des îles (lire l'article
Tenerife, l'île printemps éternel).
plage de Fuerteventura
Grande Canarie abrite près de la moitié de la population de l'archipel. Ses plages attirent des millions de visiteurs chaque année: l'île possède une infrastructure hôtelière importante, de Playa del Inglés à Maspalomas, sur sa faible bande de sable blanc (un quinzaine sur les 236 kilomètres de côtes de l'île).
Grande Canarie surprend aussi par la beauté de ses panoramas. Chaque zone et presque chaque ravin offrent un paysage différent, qui va du semi-désert aux impressionnants canyons de l'ouest, en passant par les pinèdes des plateaux du centre et les étranges monolithes volcaniques des sommets, sans oublier les verts coteaux du nord. La capitale Las Palmas n'est pas dénuée d'intérêt, notamment son quartier historique de Vegueta.
De la Orotava au Teide, Tenerife
El Hierro comble ceux qui veulent éviter tout contact avec le tourisme de masse. L"'île de Fer", la moins peuplée de l'archipel, est marquée par la diversité de ses paysages. On y trouve notamment de grands espaces verdoyants, prairies mouchetées de moutons et de chèvres.
Arrêtez-vous à Valverde, la tranquille capitale aux toits de tuile rouge. Sur El Hierro vit le maître incontesté du
lucha canaria, la lutte ancestrale des îles Canaries, dont les règles consistent à mettre par deux fois son adversaire à terre en moins de trois minutes. On peut séjourner aussi au Club Punta Grande, lequel figure dans le "Guinness" comme le plus petit hôtel du monde.
Tenerife
A
Lanzarote, le visiteur est surpris par les différentes tonalités obscures de la lave, par la blanche clarté du sable de ses plages et par la rare végétation. Bien qu'elle soit assez développée, l'infrastructure hôtelière fuit la massification et adopte des formes mieux intégrées dans le paysage, avec un important recours à l'architecture traditionnelle. Il ne faut pas manquer le surprenant décor du Parque Nacional de Timanfaya, dans le sud de l’île. Les amateurs de windsurf profiteront de l'importance des vents.
Fuerteventura, la moins peuplée des îles, possède en revanche les plus nombreuses et belles plages de l'archipel. Son arrière-pays aride et désertique réserve aussi de belles surprises. L'île – très ventée - est particulièrement appréciée des véli-planchistes et autres surfeurs (lire aussi l'article
Fuerteventura, des vagues dans le vent).
La Palma
La Palma, l'île la plus verte de l'archipel - d'où le surnom de "belle île" que lui donne les Canariens - est loin du niveau de développement touristique de Grande Canarie et Tenerife. La beauté de ses paysages et sa tranquillité séduisent d'abord les amateurs de tourisme rural. Les randonnées dans l'île sont parmi les plus belles de l'archipel (lire notre article
La Palma entre nature et volcans)
La Gomera est l'île la plus à même de séduire les randonneurs. Il faut partir à la découverte de la grande forêt de bruyères arborescentes et de lauriers du nord de l'île. Allez écouter les parranderos. Ces chanteurs de Hermigua décrivent avec chaleur le charme de l'"île verte". Ici se perpétue la langue unique des bergers, à base de sifflements qui peuvent être entendus et compris à plusieurs kilomètres à la ronde (lire notre article
Randonnée à La Gomera)
© oopartir 2016 - Texte : Michel Belenet - photos : oopartir.com, OT Espagne et Turismo de Tenerife
Santa Cruz de La Palma
Les conseils de la rédaction"Les Canaries sont revendues quasiment toute l'année. Sur cette destination, les voyagistes commercialisent une offre à 90% balnéaire, et pour le reste une offre plongée et excursion. Le marché français est traditionnellement basé à Tenerife sud. Les produits qui marchent, ce sont en effet les clubs. Le niveau de service est bon et le prix très concurrentiel. La clientèle est surtout familiale et apprécie l'animation et l'encadrement pour les enfants. L'offre "randonnée" est en développement, à même de satisfaire les amateurs de balades dans la nature."
Quand partir, quel budget?Les Canaries ne sont appelés par hasard les îles du printemps éternel. Les hivers sont cléments et peu pluvieux. En revanche, on ne peut guère compter que sur les alizés pour rafraîchir les températures pendant les mois de juillet et août. A noter qu'il y a du monde toute l'année à Tenerife. En mai et juin toutefois, l'île enregistre une petite baisse des entrées alors que le climat pendant ces deux mois est le plus agréable de l'année.
Côté prix, il faut savoir que Tenerife est peut-être la plus attractive des destinations "moyen-long courrier". On trouve ainsi des semaines "vol et séjour en demi-pension" à partir de 600 euros par personne.
On aimeLa population, malgré l'importance du tourisme "industriel", reste accueillante et disponible, surtout dès que l'on sort des grandes centres balnéaires. De plus, les origines latines communes jouent en faveur des Français.
On aime moinsLes côtes abîmées de certaines stations touristiques risquent de singulièrement décevoir les amateurs de tourisme balnéaire les plus exigeants.
Comment s'y rendre easyjet assure la ligne Paris-Ténérife. Transavia assure des vols directs depuis Paris vers Fuerteventura, Tenerife, Lanzarote et Gran Canaria. Volotea dessert Ténérife depuis Nantes et Bordeaux, Fuerteventura depuis Nantes.
Les infos pratiques
. Formalités : Carte d’identité ou passeport
. Santé : Pas de vaccin obligatoire
. Monnaie : Euro
. Langue : espagnol
. Indicatif téléphonique: 00 34
. Electricité : 220 v
. Décalage horaire/France : - 1h
. Durée du vol France/Canaries : Environ 4h
. Office du tourisme d’Espagne, 43 rue Descamps 75016 Paris ; tél : 01 45 03 82 50
. Le site : l’espace Canaries du site officiel
spaininfo.com