Voyager responsable : qui fait quoi
Rares sont les populations locales des pays de l'Hémisphère Sud qui profitent pleinement des bienfaits économiques du tourisme. Plusieurs associations ont ainsi vu le jour ces dernières années, avec comme objectif d'aider à mieux partager les fruits de cette activité.
Dernier projet en date, l'ATES, Association pour le Tourisme Équitable et Solidaire, a été créé en mai 2006, dans la foulée du sommet de Johannesburg. Objectif, regrouper des membres de l'UNAT (Union des Associations de Tourisme) œuvrant dans une perspective « solidaire ».
Des voyagistes classiques sensibilisés depuis longtemps par l'écotourisme, ont pour leur part défini une plate-forme d'action commune, et créé en mars 2004 Agir pour un Tourisme Responsable, l'ATR. Cette association rassemble surtout des spécialistes de voyage culturel et à pied, tels Allibert, Atalante, Chamina, La Balaguère, Terres d'aventure ou Voyager Autrement.
L'organisme longtemps le plus connu fut Tourism for Development (TFD), créée en 1998 par Mustafa el Gendy, homme d'affaires égyptien ayant osé faire construire et positionner un premier bateau ("L'Eugénie") sur le lac Nasser. Son mérite, avec TFD, fut d'impliquer les acteurs du tourisme industriel, à savoir les grands voyagistes et les hôteliers classiques.
Ainsi, les professionnels du tourisme français s'engagent à verser à l'association 1% du prix des chambres payé par le voyageur. Ces sommes servent ensuite à financer des projets de première nécessité, dans les domaines de l'éducation, de la santé, de l'agriculture (puits). Aujourd'hui, une dizaine de voyagistes joue le jeu en France, et la collecte des fonds a commencé dans plus d'une dizaine de pays.
D'autres associations font un travail méritoire, souvent dans l'ombre. Certaines visent notamment à impliquer les vacanciers. Ainsi, Tourisme et développement solidaire (TDS) organise des voyages au Burkina Faso, dans un village d'accueil, afin de partager la vie quotidienne des habitants
L'association créée par Bénédicte Merlant et Pierre Martin-Gousset proposent aux vacanciers de dormir dans des cases et de respecter une charte du savoir-vivre. Evidemment, ces voyages ne correspondent pas toujours aux standards de confort qui sont de plus en plus souvent la norme dans le tourisme moderne.
"L'important, d'après nous, c'est d'être un citoyen responsable, de savoir ce qu'on doit faire et ne pas faire dans des pays étrangers, et non de compter sur quelques dollars pour se donner bonne conscience", affirme Dora Valayer, présidente de Transverses, une association de réflexion, d'information et d'action Nord/Sud.
Cette pasteur de l'église réformée se consacre ainsi depuis de nombreuses années aux questions posées par le tourisme de masse dans les pays d'accueil, notamment afin d'informer le grand public et les étudiants des écoles de tourisme. "Nous travaillons aussi avec l'association européenne Tourism Europe Networ", poursuit Dora Valayer, qui rappelle volontiers que la problématique n'a pas évoluée depuis la publication d'un premier ouvrage en 1983, au titre déjà évocateur: "Le respect des hôtes".
© oopartir 2010
En savoir plus. Agir pour un Tourisme Responsable (ATR). web :
www.tourisme-responsable.org/. Association pour le tourisme équitable et solidaire (ATES) :
www.tourismesolidaire.org/ . Tourisme et Développement solidaire. Tél: 04.66.80.77.09 :
www.tourisme-dev-solidaires.org/.Tourism for Development. Tél: 01.46.34.17.16; web:
www.tourismfordevelopment.com/ . Transverses. Tél: 01.49.10.90.84.
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