15/09/2025

Le cabinet Herrenknecht Ibérica, spécialisé dans les technologies de forage, et la société Tekpam Ingeniería chargée de mesurer la stabilité sismique de la zone, doivent rendre très prochainement leurs rapports. Envisagé depuis 1979, le projet de tunnel sous-marin entre l'Espagne et le Maroc devrait donc franchir bientôt une étape décisive. Il faut dire qu'il est lié en grande partie aux relations diplomatiques entre les deux pays qui se sont réchauffées ces dernières années, notamment sur la question du Sahara occidental. 

Oublié toutefois l'espoir de certains de voir le tunnel inauguré pour la Coupe du Monde de foot 2030 qui se tient dans les deux pays ainsi qu’au Portugal. Aujourd'hui, les plus réalistes tablent plutôt sur 2040, en pariant sur le règlement rapide d'un autre écueil majeur : les promoteurs doivent surmonter sa dimension financière, la construction du tunnel étant estimée à quelque 30 milliards d’euros. Et l'on sait ce qu'il en est bien souvent de la dérive des coûts sur ce genre de gros projets...

Compte tenu de la topologie compliquée des fonds sous-marins (bathymétrie), les tubes dans lesquels circuleraient les trains seraient construits à un endroit où le détroit est plus large mais la profondeur moindre (jusqu’à 400 mètres tout de même – bien plus que le tunnel sous la Manche – sachant qu’un tel ouvrage doit être construit une centaine de mètres sous la mer). Le tunnel relierait ainsi Malabata près de Tanger, à Punta Paloma non loin de Tarifa. Un tunnel long de 38,5 kilomètres dont 28 kilomètres sous la mer (une dizaine de moins que celui reliant la France et l’Angleterre).

Le tunnel devra aussi connecter les réseaux ferroviaires marocain et espagnol, permettant grâce aux tronçons à grande vitesse, de relier Madrid à Rabat en moins de 6 heures. Des navettes permettraient également de transporter voitures et camions, comme le fait EurotunnelLeShuttle pour la Manche. Les promoteurs du projet tablent sur environ 12,8 millions de passagers en année pleine.