Reportage de voyage
Mali, une Afrique accueillante et authentique
Au cœur de l'Afrique de l'Ouest, le Mali hérite d'un patrimoine exceptionnel, d’une grande diversité culturelle et de traditions multiséculaires. De quoi ponctuer un voyage par la visite de sites superbes, de Djenné et sa mosquée de Komboro, à Tombouctou et ses bibliothèques, en passant par Mopti la "Venise malienne", ou encore le pays Dogon et sa célèbre falaise de Bandiagara
Marché rose à Bamako
Bamako est un carrefour. S'y retrouvent des populations venues de toutes les régions d'un vaste pays. La grande diversité des traditions et des habitudes culinaires témoignent à leur façon de la grande richesse culturelle de la capitale malienne, peut-être plus encore que la variété de son architecture, entre bâtisses modernes, maisons typiques africaines et demeures coloniales.
Cette ville intense et animée surprend surtout par son énergie. Celle que dégage une population très jeune. Il suffit pour s'en convaincre de parcourir sans hâte son vaste Marché Rose, vivant et coloré.
Son Musée national et sa maison des artisans méritent également le détour, histoire de mieux préparer au voyage dans ce berceau de trois grands empires et royaumes de l'Afrique occidentale.
Ségou est située à 235 kilomètres au nord-est de Bamako. Sur la route se succèdent champs de mil, savane et villages bambara tel l'incontournable Ségoukoro (ou Sékoro), célèbre pour sa mosquée.
Ségou est d'ailleurs le berceau du royaume Bambara. On y admire de beaux exemples d'architecture sahélienne et des belles demeures de style "néo-soudanais" qui témoignent d'une empreinte coloniale très présente. Son marché animé est aussi le site du festival du Niger.
Ségou est aussi célèbre pour l'extraction du beurre de karité par les femmes du pays ; ses poteries de Kalabougou passent pour être les plus belles du pays. Ne manquez pas non plus d'aller visiter l'atelier du N'domo où l'on fabrique les tissus Bogolans (même plus chers il est intéressant de les acheter là en raison de la qualité du travail).
Mosquée de Segoukoro
La poursuite de la route vers le nord-est permet de rejoindre
Mopti, distante de 400 kilomètres environ de Ségou. La "Venise malienne" (ou africaine) est constituée par trois îlots, aux confluents des eaux des fleuves Niger et Bani.
Prenez le temps de flâner sur son port grouillant de vie avec ses centaines de pirogues et «pinasses» (taxis-pirogues) colorées, sur son «marché des canaris» aux couleurs vives.
Partez découvrir sa mosquée, le vieux quartier de Komoguel et les maisons à terrasse construites dans un pur style soudanais. Vous pourrez aussi embarquer pour une balade au fil de l'eau sur le fleuve Niger à bord d'une «pinasse» traditionnelle.
Port de Mopti
De Mopti, mettez le cap sur
Djenné, à 260 kilomètres de là. La perle de la vallée du Niger, classée au patrimoine mondial par l'Unesco, constitue un bel exemple d'ensemble architectural du Moyen-âge africain (VII-XVIIIème siècle).
Cette ville sainte, bordé par le fleuve Bani, est d'abord la pus belle ville d'Afrique en terre battue. Sur les collines de la ville sont accrochés 2 000 maisons traditionnelles, lesquelles sont ainsi épargnées par les inondations traditionnelles.
La célèbre mosquée de Djenné (XIIIème siècle), hérissée de pieux, demeure le plus grand monument en terre au monde. Un lieu qui retrouve toute son ancienne splendeur lors de sa foire hebdomadaire du lundi.
Grande mosquée de Djenne
Au nord-est de Djenné s'étend le
pays Dogon, sa cosmogonie, ses traditions, la science des anciens transmise de génération en génération, ses dessins ésotériques, son architecture. Un sanctuaire où les dogons perpétuent l'extrême richesse de leurs mythes et de leurs rites.
Vous voilà bientôt à Kani Bonzon, village fondateur de la culture dogon, au pied de la falaise de Bandiagara. Le long des méandres de cette étonnante paroi rocheuse, fief du peuple dogon, se succèdent habitations troglodytes et villages séculaires accrochés aux flancs de la montagne, avec leurs maisons dotées de terrasses carrées et des greniers à mil surmontés de toits de paille pointus.
Village en pays dogon
Prévoyez d'assister à une danse des masques, un beau spectacle organisé à la demande (vous pouvez vous réunir avec d'autres voyageurs pour payer le prix assez élevé, s'il n'est pas prévu dans votre programme).
Des «échelles» permettent d'accéder au sommet de la falaise, d'où l'on profite d'un panorama splendide sur la région. Un chemin grimpe jusqu'au village de Benemato et ses jardins suspendus.
la mosquée Sankoré, Tombouctou)
Tombouctou, situé à près de 500 kilomètres au nord-est de Mopti (947 Km de Bamako), s'étend sur le sable chaud, au milieu des dunes douces. Cette ancienne capitale d'un vaste empire, qualifiée de «ville des 333 saints», est aujourd'hui classée au patrimoine mondial de l'humanité par l'Unesco.
Créée au Xème siècle, elle est célèbre pour ses savants et ses bibliothèques, ses mosquées séculaires dont la belle Djinguareyber et sa prestigieuse université coranique de Sankoré. On y admire ici et là le superbe travail des artisans touaregs dont des portes de bois finement sculptées et cloutées.
Dune rose (Gao)
Le cours du fleuve Niger vous mène ensuite jusqu'à
Gao, située à quelque 500 kilomètres à l'est de Tombouctou (1 222 kilomètres de Bamako !). Le trajet pour s'y rendre à travers le gourma, est parsemé de petites collines aux formes surprenantes, comme «la main de fatima».
Gao abrite le
Tombeau des Askia, classé au patrimoine mondial du l'humanité par l'Unesco. Symbole de l'empire Songhaï, ce tombeau tout en banco et en bois a été érigé en 1595. Sa forme pyramidale témoigne de l'influence égyptienne dans la région.
Tombeau des Askia (Gao)
Prévoyez aussi une visite du site archéologique de Sanèye, lequel conserve de nombreuses styles funéraires du XIIème siècle. Quant à la dune rose de Koyma, on la présente comme une véritable plage aux portes du désert.
Le Mali compte de nouvelles destinations émergeantes, tel Kidal avec ses mines de sel désaffectées de Tessalit, ses gravures rupestres très anciennes, ou encore l'Adrar des Ifoghas, l'un des massifs les plus spectaculaires du Sahara. Une région toutefois déconseillée aujourd'hui en raison de la présence de bandes armées.
© oopartir 2013 - Pierre Marka - Photos © Virginie Tremsal
Le Mali, terre de festival
Les festivals sont souvent l'opportunité de mieux connaître une ethnie, une communauté dans son cadre naturel à travers les chants, les danses et habitudes alimentaires et vestimentaires - le festival d'Essakane (Tombouctou) début janvier, le festival sur le fleuve Niger à Ségou fin janvier- début février, le festival de Kayes Médine en février, ou encore le festival Tamacheq (à Anderamboukane) en janvier.
On aimeLe Mali entend se singulariser aussi par l'hospitalité légendaire de ses populations. A son exceptionnel patrimoine naturel et culturel, il faut ajouter en effet «la Diatiguya», l'hospitalité malienne, faite de respect, de chaleur et de disponibilité envers les étrangers. Une tradition qui peut parfois prêter à confusion, comme le rappelait en 2008 un ministre du tourisme malien : «Diatiguya ne veut pas dire venir loger gratuitement dans les hôtels ou dans les maisons. Si par Diatiguya on entend recevoir les touristes à la maison, ce n'est pas rentable».
On aime moinsSans qu'ils soient agressifs comme dans certains coins du Sénégal, ils sont nombreux sur les sites touristiques à vous poursuivre pour vous vendre un objet quelconque ou vous réclamer un dédommagement pour vous avoir servi de "guide". Ainsi, à Bamako, préférez le très calme et agréable marché d'N'Golonina pour faire vos achats de souvenirs, plutôt que le marché Rose où on n'hésitera pas à vous traiter de raciste si vous manifestez votre irritation devant l'insistance de certains rabatteurs.
Insécurité dans le NordLe site Conseils aux voyageurs du ministère français des affaires étrangères déconseille de se rendre dans toute la moitié nord du Mali.
Infos pratiques
. Formalités : passeport valable 6 mois et visa. Attention : le visa est délivré 64 rue Pelleport, dans le 20
ème arrondissement à Paris (et non rue du Cherche-Midi dans le 6
ème) ; tél: 01 48 07 85 85 ; ouverture de 9h à 17h, uniquement certains jours de la semaine. La délivrance du visa peut être immédiate comme prendre quatre jours. Son prix : 28€
. Santé : Fièvre jaune (recommandé)
. Monnaie : le franc CFA
. Indicatif téléphonique: 00 223
. Décalage horaire : - 2 heures sur la France
. Electricité : 220 V et fiches européennes
. Le site officiel :