Le tourisme à la ferme encore marginal

La découverte de la vie à la ferme, les balades en forêts, les travaux manuels, le tourisme vert séduit un nombre croissant de touristes européens. Preuve de son succès, l'inventaire communal de 1988 dénombrait 42.000 gîtes ruraux, et 8.000 de plus dix ans plus tard. Il apporte en outre une réponse partielle au dépeuplement des campagnes.


L'offre de tourisme à la ferme stagne pourtant, et une partie non négligeable de la demande demeure insatisfaite, surtout en été. En effet, le tourisme rural se pratique le plus souvent en dehors des exploitations agricoles: moins de 2% d'entre elles proposant un hébergement, selon une enquête du service des statistiques du ministère de l'Agriculture. En 2000, moins de 13.000 exploitations offrent le logement à la ferme sous la forme de camping, de gîte ou de chambre d'hôte.


Environ 3.000 d'entre-elles proposent une restauration, sous la forme de table d'hôte ou de ferme auberge. Par ailleurs, l'hébergement ou la restauration sont davantage associés à l'agriculture biologique qu'à l'agriculture traditionnelle. Mais ils ne concernent, même en agriculture biologique, que 7% des agriculteurs. Résultat, l'accueil à la ferme reste marginal. Les agriculteurs qui optent pour le tourisme rural ne sont pas plus nombreux aujourd'hui qu'en 1988.

Il existe plusieurs explications à cette frilosité. Les agriculteurs sont nombreux à tenir à leur tranquillité. De plus, rares sont ceux qui peuvent considérer le tourisme comme la poule aux œufs d'or.
En outre, l'évolution de l'agriculture ne facilite par le développement du tourisme rural. L'installation d'un gîte à la ferme ou d'une table d'hôte, qui demeure toujours l'exception, est plus fréquente chez un exploitant marié que chez un célibataire. Or le célibat est de plus en plus fréquent chez les exploitants: ils étaient 16% en 1988, on en comptabilise 21% douze ans plus tard. Les femmes des exploitants, de toute façon, sont aussi moins présentes à la ferme, moins de la moitié travaillant sur les exploitations.



L'autre grand problème, c'est l'atomisation de l'offre. Rares sont les projets associant notamment un hébergement et une activité de loisir. Des structures ont pourtant été mises en place avec succès afin de favoriser la promotion et la vente des produits des agriculteurs. La plupart des hébergements indépendants sont ainsi agréés par différentes organisations: Accueil Paysan, Clé Vacances, Gîtes de France, Gîtes Panda, etc.


En 1988, l'Assemblée Permanente des Chambres d'Agriculture a créé le label "Bienvenue à la Ferme". Le tout nouveau site www.bienvenue-a-la-ferme.com présente aujourd'hui l'offre des quelque 4.000 agriculteurs. En matière d'hébergement, le réseau a segmenté ses produits en différentes catégories: les fermes de séjour (au nombre de 300), les fermes équestres (250), les fermes de découverte (300), les campings en ferme d'accueil (600) et les chasses à la ferme (8). Certains agriculteurs membres de Bienvenue à la ferme se sont spécialisés uniquement dans la restauration, au travers des fermes auberges (650), des goûters à la ferme (200), et des produits de la ferme (1.600).

Notez enfin que le tourisme à la ferme est surtout spécifique des agriculteurs du sud (Hautes-Alpes, Lozère, Ardèche, Alpes-de-Haute-Provence). En revanche il est peu développé en Auvergne. Au nord, il est surtout pratiqué sur le littoral de la Bretagne, de la Normandie, du Nord-Pas-de-Calais, ainsi qu'en Alsace.
En savoir plus
Pour en connaître davantage sur la réalité de l'agritourisme, allez consulter le site du ministère de l'agriculture.

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