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Grèves : conséquences "tragiques" pour le tourisme antillais
Georges Colson, président du Syndicat national des Agents de voyages (SNAV) en appelle à Hervé Novelli, ministre du tourisme, "
sur les conséquences tragiques pour le tourisme et l'économie de nos entreprises causées par le conflit se déroulant actuellement aux Antilles".
L'économie de la Guadeloupe et de la Martinique marche au ralenti et l'activité touristique est totalement paralysée, et ce en pleine haute saison. Rien qu'en Guadeloupe, le Snav estime à plus de 10 000 le nombre d'annulations. Seule une reprise rapide pourrait encore sauver partiellement une année touristique déjà très gravement compromise. Le préjudice pour l'image des deux îles sera, lui, probablement durable. Et la note très salée.
Cela fait maintenant plus d'un mois en Guadeloupe et plus d'une semaine en Martinique qu'une grève générale "contre la vie chère" dégrade totalement l'activité économique.
La situation reste toutefois plus grave en Guadeloupe. La plupart des commerces restent fermés et les transports publics ne fonctionnent toujours pas. Les stations services sont toujours fermées. Les hôtels, résidences et gîtes ne pouvant plus recevoir leurs clients dans de bonnes conditions ferment les uns après les autres. Le taux de remplissage des hôteliers en Guadeloupe, et ce en pleine haute saison, s'établirait à 20% environ. Les paquebots de croisières se détournent de l'île.
Corsairfly n'assure plus qu'un double touché sur Pointe-à-Pitre et Fort-de-France, plutôt qu'une rotation sur chacune des îles. Sa marque soeur Nouvelles Frontières renvoie ses clients vers les îles voisines, notamment la République dominicaine. Le CETO qui réunit la plupart des tour-opérateurs français recommandent le report sans frais vers une autre destination ou à une date ultérieure.
Le réseau de distribution Tourcom (530 agences de voyages en France) est monté au créneau sur ce conflit, par la voix de son président Richard Vainopoulos. «
Depuis plusieurs jours, un syndicat indépendantiste bloque toute l'économie de l'île. Ces manifestations, soi-disant organisées par le PC, le Modem, et les Verts et par des associations locales souhaitent obtenir "la baisse des prix de tous les produits de première nécessité, des impôts et taxes" et la baisse de 50 centimes par litre du prix des carburants.
Pour arriver à leur fin, les manifestants n'hésitent pas depuis plusieurs jours à bloquer l'accès aux hôtels qui ne peuvent plus assurer leur service. Les 115 stations services de l'île sont fermées ou bloquées et des opérations escargot empêche la circulation.
Toutes ces actions paralysent l'ensemble de l'économie de l'île. La quasi totalité des commerces sont fermés et de nombreux chefs d'entreprises sont au bord de la faillite."
Richard Vainopoulos a lancé un appel d'urgence
:
«Il est inacceptable qu'à peine 1% de manifestants mette en péril l'économie d'une Ile. Même si je peux comprendre leurs revendications, ils n'ont pas à saborder leur propre économie et de créer du chômage supplémentaire. Il est urgent que le gouvernement intervienne très rapidement avant que l'économie de la Guadeloupe ne s'effondre. En attendant, les touristes sont envoyés vers la Martinique et ou reviennent en métropole».