Cet "hydrofoil" est conçue pour s'attaquer et battre des records du monde de vitesse sur l'eau.
L'Hydroptère est un extraordinaire bateau volant expérimental. Ce voilier trimaran ultraléger a effectué en 2002 sa première navigation en haute mer sans encombre: la traversée de la Manche entre Douarnenez et Southampton. Trois ans plus tard, il bat un record de vitesse en traversant la manche plus vite que Blériot...
L'Hydroptère, plus rapide que le vent, est supposé atteindre une vitesse de croisière de 30/35 nœuds, avec un potentiel de pointe de 45 nœuds (un nœud = 1,852 km/h). Ses nouvelles ailes porteuses ("
foils") lui permettent de s'élever à 80 cm au dessus de l'eau, et de rester ainsi peu sensible aux vagues. L'équipe
l'Hydroptère a ainsi décroché le titre de voilier le plus rapide de la planète sur 500 mètres et un mille nautique.
L'histoire de l'Hydroptère a pourtant été semée d'embûches. Tout commence en 1976. Cette année-là, Eric Tabarly expérimente un étrange engin élaboré à partir d'une coque de Tornado. Ce trimaran est imaginé d'après les calculs d'un ingénieur de Dassault, Alain de Bergh. Trois ans plus tard, à bord d'un hydrofoil de 18 mètres, Marc Pajot et Eric Tabarly terminent deuxième de la transat en double Lorient-Les Bermudes-Lorient. En 1980, cet
hydrofoil pulvérise le record de la traversée de l'Atlantique qui datait de 1905. Pourtant, la coque centrale, en aluminium et donc trop lourde, ne décollera jamais. Le salut viendra du composite.
En 1985, Eric Tabarly demande à Alain de Bergh de travailler avec le skipper Alain Thébault à la conception de l'Hydroptère. En 1993, après des années de "galère", le lancement du premier bateau volant commence vraiment. Pourtant, deux ans plus tard, le bras de liaison sous le vent casse entre Lorient et Belle-île.
En 1997, une seconde version de l'Hydroptère est mise à l'eau, équipée d'un nouveau bras et d'un nouveau plan porteur arrière. L'année suivante, nouveau coup dur: un boulon de fixation d'un foil se rompt, entraînant l'arrachement du plan porteur arrière. Trois mois plus tard, Dassault quitte le navire. Les autres partenaires - les Chantiers de l'Atlantique, Matra Haute Technologies, EADS, le CNES, la Région des pays de Loire et le Conseil général de Loire Atlantique - resteront à bord et mèneront finalement le projet à son terme.
© oopartir 2009 - Photos : Jean-Marie Liot/DPPI
En savoir plusPour en savoir plus, il existe deux sites pour s'informer sur l'Hydroptère, l'un "officiel"
(www.hydroptere.com), l'autre non (
perso.wanadoo.fr/terrasse.web).