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Spitzberg, à la découverte des aurores boréales

La destination touristique la plus septentrionale du monde est une valeur sûre pour les chasseurs d’aurores boréales
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Reportage de voyage

Pierre Briglia : cap sur le Grand Nord

Du Spitzberg au Groenland, Svalbard Nature invite à s'immerger dans un univers vierge et fragile, les régions polaires. Interview de son responsable.

Randonnée à pied, kayak de mer, ski nordique ou raquettes, Svalbard Nature - principal acteur du tourisme français sur le Spitzberg et maintenant le Groenland - organise plusieurs styles de circuits permettent de découvrir le Grand Nord. Interview de son responsable, Pierre Briglia. 


oopartir.com : Un mot d'abord sur le Groenland que vous lancez cette année...

Pierre Briglia : Le Groenland profite d'une image un peu plus porteuse que le Spitzberg. C'est un territoire immense, de la taille de l'Europe, alors que le Spitzberg est plus petit que l'Angleterre. C'est aussi un territoire qui démarre à la même latitude que l'Islande, à 60° au nord, plus au sud que le Spitzberg (ce dernier est situé à 80° nord, le pôle nord à 90°).

Spitzberg au printemps

Le Spitzberg est par ailleurs une région de montagnes et de glaciers, à la différence du Groenland plus plat et facile à découvrir en trek. Mais les deux terres sont vides, même si l'on rencontre des Inuits au Groenland, une population malheureusement assez désœuvrée et qui ne profite pas toujours de l'emploi créé par le tourisme. Notre offre sur le Groenland n'en reste pas moins limitée pour l'instant.


Vous restez avant tout un spécialiste du Spitzberg ?

P.B : Svalbard Nature est présent au Spitzberg depuis quinze ans. A la différence du Groenland, nous possédons nos propres bases logistiques sur place, notamment à Longyearbyen - la «capitale» avec ses quelque 5 000 habitants, la zone la moins englacée de l'île - où l'on entrepose notre matériel.

Spitzberg au printemps

Notre approche se conçoit comme celle d'un réceptif intelligent. Nous devons en effet nous appuyer à la fois sur des gens connaissant parfaitement le terrain et maîtrisant très bien les outils qui vont avec, kayaks de mer, skis, pulkas, tentes, véhicules....

Quelle est la meilleure période pour visiter le Spitzberg ?

P.B : Les saisons «touristiques» sont courtes dans le Grand Nord, quoique un peu moins au Groenland du fait que les voyageurs restent dans le sud. De mi-avril à fin août, il fait tout le temps jour.

Kayak en été

Vous avez deux périodes pour découvrir le Spitzberg, l'«hiver» qui correspond à notre printemps. Quand je parle de l'hiver, il s'agit en effet de la saison qui s'étend de la mi-avril à fin mai. Il y fait un peu moins froid avec encore de la neige, ce qui permet de se déplacer partout. Suit la "débacle". Mais il n'est pas rare que le Spitzberg reste englacé toute l'année dans sa partie nord-est, ce qui rend certains déplacements compliqués.

L'autre période propice s'étend du 15 juin à fin août. On opte alors pour le sac à dos, le ski et surtout le kayak de mer. La saison est ensuite finie, le jour décline rapidement, il commence parfois à reneiger et faire mauvais temps. La température d'une dizaine de degrés en moyenne en été redescend rapidement.

Spitzberg au printemps

Que recherchent les voyageurs dans le Grand Nord?

P.B : Il n'y a pas de réponse unique. On a à peu près tous les types de motivation, l'attirance pour les paysages déserts menacés par le réchauffement climatique, l'attraction d'une terre du bout du monde chez ceux qui ont presque tout vu, qui gardent le mythe de l'ours blanc... C'est en tous cas un voyage qui ne s'improvise pas, qui mûrit doucement. On y pense longuement avant de se décider. De notre côté, il nous faut parfois aussi rassurer, par exemple sur la crainte du froid.

Quid des questions environnementales ?

P.B : L'écosystème est certes fragile mais probablement pas plus que dans d'autres endroits du monde. On nous rebat les oreilles avec les glaciers qui reculent. Dans les coins que l'on fait découvrir depuis une dizaine d'année, nous n'avons jamais eu autant de glace et de banquise, même si cette dernière est plus mince.

Spitzberg en été

On a eu cette année encore des problèmes au Groenland. On n'a pas pu y organiser nos voyages en juin car des fjords étaient pris dans les glaces. Le nord du Spitzberg est en revanche pollué par les déchets en provenance de Russie et de Sibérie, amenés par les courants et qui viennent s'échouer sur les côtes.

Nos clients ne laissent aucune trace sur place. Les campements sont montés sur des galets. Les déchets ne sont pas enterrés, on ramène tout et on laisse l'environnement intact.

Vol d'oies, Spitzberg en été

Le Spitzberg s'inscrit dans la logique d'un parc national, tout est très contrôlé. Pour chaque voyage, nous déclarons aux Norvégiens le nombre de nos clients et les endroits où nous les amenons. Ceci est d'autant plus nécessaire que nous nous rendons dans des endroits complètement isolés en pleine nature.



Spitzberg au printemps

Comment décrire l'environnement sur place ?

P.B : C'est un monde entièrement minéral. Il n'y a pas d'arbres. Quand vous êtes là-bas, surtout en kayak de mer, à cinquante mètres au fond du glacier, vous êtes saisis par la puissance de l'endroit. Il n'y pas de traces humaines. La nature y est à l'état brut, complètement vierge.

Et côté faune ?

P.B : On trouve des rennes, des renards, beaucoup d'oiseaux migrateurs, notamment des sternes dont il faut se méfier car elles n'hésitent pas à attaquer l'homme pour protéger leurs nids. Sans oublier les baleines, bélugas, phoques, quelques morses et bien sûr l'ours blanc, un animal extrêmement dangereux surtout l'été quand il a faim et se rapproche des camps, ce qui explique que l'accompagnant se déplace avec un fusil.


Spitzberg en été

La motoneige n'est pas vraiment le meilleur moyen de découvrir la faune...

P.B : Elle nous sert surtout pour l'approvisionnement et ne correspond pas à notre philosophie du voyage. C'est vrai qu'un tourisme énorme se développe autour de la motoneige, comme au Canada. Mais le gouverneur prend des mesures et délimite certaines zones. 
 

Combien de clients transportez-vous là-bas bon an mal an ?

P.B : On emmène dans cette région en moyenne 350 clients par an. A part Terres d'Aventure avec Grand Nord Grand Large plutôt spécialisé dans la croisière, tout le monde achète chez nous et nous revend en marque blanche.

Spitzberg au printemps

Les voyages sont chers ?

P.B : En valeur absolue ce sont des voyages d'un certain montant compte tenu de la distance. L'aérien coûte cher et la logistique encore plus car l'essentiel - la nourriture notamment - est importée. Tout l'équipement est fourni sur place. On démarre des circuits d'une dizaine de jours au Spitzberg à partir de 1 800 € par personne et le Groenland 3 100 €.  Le pôle nord en revanche coûte environ 10 000 € car il s'agit d'une expédition. A vous de juger si ces prix sont vraiment élevés...

© oopartir 2009 - Propos recueillis par Vincent de Monicault ; crédits photos : Gilles Reboisson et les équipes Azeva



Le groupe Azeva

brochure 2009 de Svalbard Nature

Pierre Briglia a travaillé quinze ans dans le monde de l'environnement. Après avoir cédé son entreprise (SERPOL), il rachète une petite agence de voyages puis fonde le groupe Azeva. Celui-ci, basé à Lyon, regroupe les marques Hommes & Montagnes - spécialiste du Sahara et des circuits en montagne - et Svalbard Nature. Azeva emploie 14 salariés permanents et une trentaine de personnes en satellite, notamment accompagnateurs. Pour en savoir plus : www.svalbard-nature.com

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