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Rencontre avec...

En vadrouille en camping-car

Stéphanie Tessier, Norbert Kergastel et leurs enfants sont rentrés en juin dernier d'un périple d'un an en Asie... en camping-car !

Stéphanie, parlez-nous de la genèse du projet...

S.T : Nous avions déjà beaucoup voyagé auparavant. On était parti notamment neuf mois en sac à dos en Amérique du sud, en Asie du sud-est et en Afrique australe, dans le cadre d'un congé sabbatique.

Nos enfants, âgés de cinq et sept ans aujourd'hui, sont nés juste après. Je suis revenu enceinte de notre voyage en Inde. Et nous avons même continué à voyager avec l'un d'eux dans un porte-bébé dorsal, en Thaïlande et au Guatemala.

Sur ce dernier voyage, nous voulions voyager sans sac à dos et expérimenter un nouveau moyen de locomotion. Le grand changement a donc été le choix du camping-car.

Pique-nique au Kirghizstan

On s'est quelque peu inspiré de la famille Marais (www.periple.org) qui sont partis quatre ans en camping-car et ont fait un peu le même voyage que le notre en six mois, à travers la Russie, la Mongolie et l'Asie centrale. On s'est dit alors qu'on pourrait partir comme eux en camping-car, en évitant des traversées maritimes longues et coûteuses.

Partir un an, avec en plus des enfants, ne doit pas être simple à organiser ?

S.T : A l'époque mon conjoint et moi étions tous deux salariés. On a de nouveau posé des congés sabbatiques, comme on peut le faire tous les six ans. L'entreprise de mon mari, dessinateur industriel, s'est fait une raison bien qu'ils n'étaient pas enchanté par la nouvelle.

En Mongolie

La préparation a été assez courte car on s'est décidé et avons commencé à préparer ce voyage à peine un an à l'avance. Et nous avons arrêté de travailler seulement quinze jours avant le départ. De fait beaucoup de choses ne peuvent être anticipé trop tôt.

Pour les visas, on a finalement choisi de les faire au fur et a mesure, ce qui était une bonne idée car c'était assez rapide, sauf à deux occasions où on s'est retrouvé bloqué deux semaines dans une capitale, à Tachkent en Ouzbékistan et à Almaty au Kazakhstan.

A Goa en Inde

Parlez-nous de votre itinéraire...

S.T : Nous avons traversé rapidement l'Europe avec comme but de rejoindre début juillet la Russie - où nous sommes restés deux mois - et d'arriver pour des raisons climatiques en Mongolie en été, pays où nous avons séjourné trois semaines.

Nous sommes passés ensuite par le Kazakhstan et le Kirghizstan. Mais nous avons laissé tomber le Tadjikistan en raison des mauvaises routes, de la météo - il commençait à y avoir beaucoup de neige - et des contrôles permanents des miliciens. Du Pakistan, nous sommes entrés en Inde ou nous avons passé l'hiver, avant de rentrer par le Pakistan, l'Iran et la Turquie.

En Inde, dans la région du Bihar

Vous avez évité la Chine...

S.T : Nous ne sommes pas allé en Chine car l'on n'est pas autorisé à conduire dans ce pays si l'on est étranger. Une solution existe : on peut payer 10 000 dollars par mois et être accompagné par un guide officiel parfois présent dans le véhicule, sur un circuit tracé à l'avance. Bref, on reviendra en Chine en sac à dos une autre fois...

Le choix d'un tel voyage c'est aussi le désir d'aller à la rencontre des autres...

S.T : Ce qui reste de fort d'un tel voyage ce sont les rencontres et non les vieilles pierres. Et les enfants aident énormément à nouer des contacts. On a été très bien reçu en Ouzbékistan, au Kirghizstan, en Iran. Au Kurdistan, on nous offrait partout le thé.

Au Pakistan

En Russie, on devait souvent s'arrêter pour la nuit devant les maisons faute de trouver un centre-ville, ce qui nous a permis de faire de formidables rencontres et d'oublier l'accueil qui laisse à désirer dans les grandes villes. On leur faisait visiter le camping-car. Et on repartait systématiquement chargés de fruits et de légumes.

Des déceptions ?

S.T : C'est en Inde qu'on a eu le moins de contact avec la population, bien qu'ils parlent souvent anglais. Il y avait pourtant un attroupement dès qu'on s'arrêtait. Mais les rencontres étaient souvent intéressés et restaient superficiels.

Nous aimons beaucoup ce pays mais la conduite sur place nous a gâché le plaisir. Nous avons eu nos seuls accrochages en Inde, un par semaine... On a pourtant pris un maximum de précautions et n'avons par exemple jamais conduit de nuit.

A Mashad en Iran

Une divine surprise ?

S.T : On est resté une dizaine de jours au Kirghizstan, un pays peu connu qu'on a beaucoup aimé. Les paysages sont parmi les plus beaux qu'on ait vu au monde. Le nord des steppes propres à l'élevage nous a fait penser à la Mongolie. Les paysages sont plus secs dans le sud où la culture du coton est importante.

La capitale Bichkek, elle, n'a pas beaucoup d'intérêt, avec une police omniprésente en quête d'un bakchich. On a adoré aussi les grands sites d'Ouzbékistan, Samarkand, Boukhara et Khiva, davantage que ceux d'Iran. Mais l'Ouzbékistan est aussi un pays très policier et on y a croisé uniquement des voyageurs en groupe organisé.

En Mongolie

Vous avez aussi traversé le Pakistan...

S.T : Il n'y a pas d'autres voies de passages que le Pakistan pour aller en Inde. On y a passé quatre jours à l'aller et autant au retour. Avec parfois des surprises comme ce parc dans le nord-est, entre rizières et cocotiers.

Nos proches en France nous déconseillait pourtant ce pays. Et une partie du trajet s'est faite sous escorte et dans des convois, avec sur certains tronçons des barrages tous les cinquante kilomètres. Mais on retient surtout la chaleur de la population qui nous saluait très amicalement le long des routes. Ils sont conscients de l'image sulfureuse de leur pays à l'étranger et le regrettent amèrement.

Dans une yourte en Mongolie

Vous avez pris de bonnes assurance?

S.T : On avait une assurance rapatriement gratuite (IMA) que je recommande. Côté véhicule, la carte «verte» n'était pas alors valable en Russie, et ne l'est toujours pas en Inde. Mais on règle souvent les incidents à l'amiable dans nombre de ces pays...

Avez-vous rencontré des difficultés mécaniques, pour trouver de l'essence ?

S.T : Nous avons trouvé du gasoil partout, sans problème, à l'exception de Nukus en Ouzbékistan, non loin de la mer d'Aral ; on a du en acheter chez un particulier au marché noir.

Au Kirghizstan

Par contre le gasoil était le plus souvent de très mauvaise qualité. Coté mécanique, on a eu un sérieux problème en Turquie, un mécanicien dans un garage a mis trop d'huile qui a coulé dans le turbo et a emballé le moteur.

La vie à quatre dans un camping-car n'était probablement pas facile tous les jours...

S.T : On a pratiquement toujours dormi dans le camping-car. Nous appréhendions en effet la promiscuité dans cet espace réduit. Mais chacun y a mis  du sien en cas de conflit et nos relations ont été très fusionnelles.

En Inde

En revanche, faire l'école a été pesant pendant le voyage, le niveau du Cned est très élevé et il faut cinq heures par jour pour suivre le cursus, c'est beaucoup.

Aujourd'hui on a l'impression de mieux connaître nos enfants. C'est incroyable, ils s'adaptent à tout. Leur timidité n'a pas diminué avec le voyage. Mais ils deviennent soudainement très volubiles quand ils en parlent aujourd'hui. J'espère que leurs souvenirs restent longtemps gravés dans leurs esprits.

© oopartir.com - Propos recueillis par Vincent de Monicault - Photo Stéphanie Tessier et Norbert Kergastel



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