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La traversée de l’Afrique en tandem

Olivier et Adeline ont parcouru en tandem 20 000 kilomètres. Un périple africain de dix-huit mois à travers 18 pays, de Paris à Cap Town

Le plus dur, comme souvent sur un long périple, c'est de prendre la décision de partir...
Nous avions déjà voyagé en sac à dos en Afrique. L'ambiance, l'atmosphère et les rencontres nous avaient séduit. Et nous avions tous deux une envie de voyage au long cour. On a muri ce projet pendant trois ans.

Entre 25 et 30 ans, on pense souvent à son plan de carrières, à s'aménager une vie confortable. Nous travaillions alors tous les deux, je suis journaliste et Adeline assistante sociale. En même temps bien souvent l'on n'a ni famille à nourrir ni crédit immobilier à rembourser. On a fixé une date. Et nos proches ont fini par nous prendre au sérieux. Nous avons décidé de partir un an et demi, ce que nous avons fait finalement.

Pourquoi avoir choisi le tandem ?
Avoir chacun un vélo c'était prendre le risque de s'attendre en permanence. Le tandem répondait aussi à notre souhait de tout partager, y compris les efforts.

Nous avions réduit nos bagages transportés à soixante kilos, soit quatre sacoches et une remorque, peu de choses finalement si l'on tient compte du matériel de camping.

Nous sommes partis de Paris en plein hiver et une fois au Maroc avons renvoyé nos habits chauds.

Vous rouliez un jour sur trois, il y avait chez vous la volonté de vous arrêter tout au long de votre route...
On n'avait pas de date de retour prévue. Donc on a avancé à la vitesse qui nous semblait la meilleure, au gré des rencontres. A Nouakchott, en Mauritanie, on s'est ainsi arrêté trois semaines.

Vous avez traversé l'Afrique en avion d'ouest en est, pour rejoindre le Ghana à l'Ethiopie...
Pour des raisons de sécurité, on ne pouvait vraiment pas passer par le Soudan et le Darfour, pas plus que traverser le Nigéria, le Centre-Afrique et surtout la République démocratique du Congo. Ensuite, au nord-Kenya, la région est très instable et nous avons dû embarquer à bord d'un camion. Sinon, en terme de sécurité, il ne nous est rien arrivé, ou presque : on s'est fait voler une paire de chaussures chacun, en un an et demi...

Mais le plus grand danger ce sont bien sûr les accidents de la route. Les camions et les bus vous frôlent. On nous a propulsés plusieurs fois dans le fossé.

Vos meilleurs souvenirs ?
La Namibie m'a donné le sentiment d'être sur une autre planète avec ses paysages exceptionnels. Après avoir escaladé les plus hautes dunes du monde, vous voilà dans un paysage qui évoque la mer Baltique...

J'ai aussi adoré l'Afrique "sauvage" de l'Est. Il est interdit de traverser à vélo la plupart des grands parcs. On a ainsi du embarquer parfois notre tandem dans un 4X4 ou un camion. En revanche, on a pu en traverser des parcs en Tanzanie et en Namibie. Mais si les animaux sauvages ignorent le tandem, leur proximité est à la fois fascinante et un peu stressante.

Comment avez-vous géré ce voyage en terme de budget ?
Nous avons d'abord économisé pendant les trois ans ayant précédé notre voyage. Un petit dossier de sponsoring a aussi permis de financer près de la moitié de notre voyage avec des partenaires ; nous avons démarché avec succès les entreprises locales de la petite ville de banlieue parisienne où on habitait alors.

L'association Eco-Sys Action nous a aussi sollicité afin d'être les «ambassadeurs» de leurs projets de protection de la faune africaine, le loup d'Ethiopie, le Rhinocéros noir, le lycaon et le guépard.

On avait prévu un budget de 25 000 € à la base et nous en avons dépensé 20 000, vols et matériel compris. Il est vrai que nous avons calqué notre mode de vie sur celui des locaux, lesquels vivent souvent avec moins d'un euro par jour. Ainsi, on demandait l'hospitalité dans les villages, on plantait notre tente et on demandait juste un peu d'eau quand c'était possible. En revanche, dans les capitales où les rencontres sont plus difficiles, l'hôtel coûte cher.

Et si c'était à refaire...
Je préparerais davantage la question du matériel. On manquait un peu de pratique sur l'aspect mécanique. Par ailleurs, la relation avec l'autre est différente en voyage. Nous étions ensemble 24 heures sur 24 avec ma compagne. Or, il faut s'aménager des petits temps à soi. Plus simplement on doit apprendre aussi à gérer au mieux la fatigue, la faim, la soif, des sources de tension....

Vous ne deviez pas passer inaperçu auprès des populations locales ?
Le tandem suscitait la curiosité. Des masaïs sont même montés dessus. Dans la plupart des pays, cela allait au-delà de l'attroupement. En Ethiopie, on avait du mal à camper tellement il y avait foule autour de nous. On manquait parfois d'intimité!

Des nouveaux projets de voyages ?
En Afrique, nous avons réalisé combien il existait de beaux endroits à découvrir en France. Et nous avons commencé par la Drôme. Mais l'aventure ne commence-t-elle pas dès qu'on franchit le seuil de sa porte...

© oopartir.com - 2011 - Propos recueillis par Vincent de Monicault


Tand’Afrika, le livre et le DVD

Olivier Godin raconte le périple de Tand'Afrika dans un livre de 376 pages dont 16 en couleurs avec feuille de route et retour d'expérience (20€), et dans un DVD de 80 minutes (14€), tous deux disponibles dans des librairies spécialisées et que l'on peut commander sur le site www.tandafrika.com


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