Reportage de voyage
Au dessous du volcan, la Sicile
Grecque, romaine, normande, arabe… les invasions et les influences multiples ont façonné le paysage et la personnalité complexe de la Sicile.
Messina, Etna
L'appareil a quitté depuis quelques minutes à peine les côtes du "continent" (ainsi appelle-t-on là-bas l'Italie). En approche de l'aéroport de Catane, il a survolé l'archipel des Eoliennes (ou Lipari). A gauche apparaît, majestueux, l'
Etna, le plus grand volcan actif d'Europe.
Plusieurs routes serpentent sur les flancs du colosse, traversent des villages de pierre aux maisons noirs, révèlent une succession de paysages différents au gré de l'altitude, pour mener jusqu'aux vastes champs de lave recouverts de mousse et de lichen. Les plus courageux entreprennent l'ascension du volcan jusqu'aux cratères centraux, à près de 3.400 mètres d'altitude.
théâtre antique de Taormine
A une trentaine de kilomètres du volcan,
Catane constitue une porte d'entrée idéale pour partir à la découverte de la côte Est de l'île. Certains de ses quartiers ne manquent pas de charme et de pittoresque. On découvre vite le caractère insulaire des Siciliens, leur fierté, leur méfiance, leur gravité, leur gentillesse aussi.
Taormine, nichée sur la terrasse du Monte Tauro au nord de Catane, doit sa réputation à la beauté de sa situation. En haut des gradins du superbe théâtre antique, on a le souffle coupé par la vue plongeante sur la côte. La vieille ville, quoique assez touristique, mérite aussi une halte prolongée.
Noto
Au sud de Catane,
Noto, la plus jolie ville baroque de Sicile, a ainsi été entièrement reconstruite dans cette unité de style après le tremblement de terre en 1693.
Raguse ou
Acireale, perchées sur leur promontoire, sont elles aussi devenues de hauts lieux du baroque depuis ce séisme.
Comme dans d'autres villes du sud de l'Italie, la vie y est rythmé par des rendez-vous immuables, la fameuse sieste, la
passeggiatta - la promenade rituelle de la fin d'après-midi - ou encore la
collazionne de début de soirée.
Les formes rondes du baroque apportent une touche de fantaisie aux couleurs sombres de la pierre. Les soubresauts de la nature ne sont pas étrangers à l'architecture de la région.
Syracuse
La moderne
Syracuse est reliée par le Ponte Nuevo à l'île minuscule d'Ortygie. Cette dernière abrite la vieille ville et les ruines de la cité la plus riche de la Grèce antique, les temples de Minerve et Apollon, la fontaine d'Arethuse ou encore l'amphithéâtre romain pouvant accueillir 15.000 spectateurs.
Agrigente, Vallée des Temples
On retrouve d'autres vestiges gréco-romains sur la côte sud-ouest de l'île. A l'époque de la Sicile hellénistique, la ville d'
Agrigente était considéré comme une merveille. Aujourd'hui encore, cette cité médiévale abrite les temples les mieux conservés de la civilisation grecque, tels ceux de la Concorde et de Zeus.
Caltabellota
Sur la route de Palerme, toujours dans la province d'Agrigente, vous pouvez prévoir une halte à
Caltabellota, joli village accroché à un éperon rocheux, à 900 m d'altitude. Plus au nord, sur la côte, ne manquez pas non plus
Selinunte et ses impressionnants vestiges de temples grecs.
Mondello, Palerme
La côte tyrrhénienne, au nord de l'île, rassemble aussi plusieurs sites archéologiques dignes d'intérêt. Ne manquez pas
Cefalù, charmant petit port de pêche, célèbre pour sa cathédrale arabo-normande.
Au nord-ouest de l'île,
Palerme, considéré au début du XXème comme l'une des plus belles villes d'Europe, se trouve aujourd'hui dans un état de décrépitude avancée. Lourdement bombardée pendant la deuxième Guerre mondiale, la principale ville sicilienne n'en conserve pas moins des vestiges pittoresques et une ambiance unique dans ses quartiers populaires. Palerme, ville de contraste…
Sferracavallo, Palerme
Toujours au nord-ouest se trouve le site de
Segeste, la grande rivale de Selinunte. Au cœur d'une terre aride, montagneuse et couverte de collines, Segeste et Erice sont les anciens centres florissants d'une civilisation réfugiée de Troie.
Segeste justifie une halte pour son théâtre grec et surtout pour son temple dorique du Vème siècle avant JC, remarquablement conservé. Erice, ravissant bourg médiéval, permet en outre de profiter de sa fraîcheur en été en raison de son altitude (700 mètres).
© oopartir 2016 - Texte : Vincent de Monicault photos ENIT (Vito Arcomano, Paola Ghirotti, Sandro Bedessi)
Les îles éoliennes (ou Lipari)
Lipari, Vulcano et Stromboli constituent les trois plus célèbres îles volcaniques de ce minuscule archipel situé au nord-est de la Sicile. En bateau ou hydroglisseur, depuis
Lipari, partez à la découverte de
Vulcano, ses belles plages de sable noir et ses eaux sulfureuses, et de
Stromboli et de son volcan noir toujours actif.
Les conseils de la rédactionL'attrait principal de l'île c'est bien sûr la culture. L'île est si belle que les voyageurs en Sicile n'en sont souvent pas à leur premier voyage dans l'île. Bien sûr, la Sicile est aussi une destination balnéaire, et l'offre y est conséquente, notamment à l'adresse des familles en été. Par ailleurs, la visite de la Sicile est très saisonnière. La meilleure période pour s'y rendre est probablement les mois de mai et juin, lorsqu'il fait doux et que les arbres sont en fleur. En été, c'est le rush touristique. Il faut toutefois préciser qu'il y fait moins chaud que dans la plupart des autres grandes destinations touristiques du bassin méditerranéen.
On aimeLes clichés sur la Sicile ont la vie dure. La Sicile serait une destination peu sûre, le vol à la tire et à l'arrachée y serait pratique courante. Sans tomber dans l'excès inverse, on peut toutefois assurer que ces formes de violence ne sont pas plus importantes qu'à Paris ou Londres. Les Siciliens sont le plus souvent des gens disponibles et amicaux avec les touristes.
On aime moinsLa Sicile est plus chère que la plupart de ses concurrentes du bassin méditerranéen. Les prix sont toutefois moins élevés, globalement, que dans le nord de l'Italie.
Comment s'y rendreMeridiana et Alitalia assurent des vols avec correspondance sur la Sicile.
