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Reportage de voyage

L’île de Pâques, le mystère intacte

Cette île du bout du monde est célèbre pour ses mystérieuses statues de pierre, les moaïs.

Les

Il aura fallu 5h30 à l'appareil de la compagnie LAN pour rejoindre l'île de Pâques depuis Santiago. Pas étonnant, Rapa Nui (son nom en polynésien) est une terre du bout du monde, l'endroit habité le plus isolé au monde, à 3 700 kilomètres des côtes chiliennes et 4 000 kilomètres de Tahiti.

Cette terre polynésienne, vivant principalement du tourisme, est le seul site au Chili où l'eau est suffisamment chaude pour se baigner. Elle n'est pourtant aucunement une destination balnéaire et la seule plage où l'on peut piquer une tête ne dispose d'aucune infrastructure.

Les touristes viennent, il est vrai, pour tout autre chose. Des parcs et réserves naturelles enserrent d'incroyables zones de vestiges : l'île est mondialement connue pour ses mystérieux «moaïs», ces 900 grandes idoles de pierre d'une moyenne de 4,5 mètres de haut ; le plus grand jamais érigé fait 22 mètres de haut et pèse 160 tonnes. Un patrimoine protégé et inscrit au Patrimoine Mondial de l'Humanité par l'Unesco.

On trouve 900 moaïs dissiminés sur l'île

Site étonnant, la carrière de Rano Raraku creusée sur les flancs et dans le cratère d'un volcan rassemble un très grand nombre de moaïs, certains terminés et dressés au pied de la pente, d'autres encore dans différents états, de l'ébauche à la quasi-finalisation. L'un des mystères porte sur la fabrication et aussi sur le transport - parfois sur près de 20 kilomètres - et l'élévation de tels blocs de basalte.

Les premiers migrants polynésiens avaient réussi à construire, à partir de ressources très limitées, une société technologiquement avancée. Ils avaient dressé des centaines de statues. Les importantes ressources en arbres dont ils disposaient disparurent dés les premiers siècles le long de la côte.

Dès l'an 1600, l'île aurait perdu la majeure partie de sa végétation (l'aspect de l'île frappe actuellement par l'absence de forêt). Les habitants subirent des luttes tribales et à partir de cette époque la construction des plateformes cérémonielles ralentit considérablement. Puis l'esclavage extermina un tiers de la population.

Sur les 900 statues présentes sur l'île, à peu près la moitié gisent inachevées dans la carrière principale. L'arrêt précipité évident de leur production laisse supposer qu'un évènement exceptionnel a mis fin aux us et coutumes de l'île. Les dernières recherches archéologiques, notamment l'analyse des pollens contenus dans les sédiments ou des restes de repas, prouvent que l'action unique de l'homme n'a pas suffit à déforester complètement l'île.

Il est maintenant admis que plusieurs espèces d'arbres ont totalement disparu ou du moins leur nombre a considérablement chuté au cours d'une très courte période située au XVIIème siècle. Plusieurs hypothèses ont été émises, l'une étant la présence d'une longue période de sécheresse qui s'est abattue sur l'île contribuant à assécher les ressources de l'île. Les habitants de l'île ont alors fait appel aux dieux pour que la pluie revienne, ce qui peut expliquer la frénésie de construction des moaïs à cette époque-là.

Se rendant compte que les érections d'ahûs - autels de pierres taillées en terrasses - étaient vaines, les habitants se sont révoltés contre les dieux et ont abattu eux-mêmes leurs idoles dans un déchaînement collectif brutal plongeant l'île dans le chaos.

Une autre hypothèse est celle du rôle prédateur des rats, introduits précocement, et qui auraient mangé les noix de coco avant qu'elles ne puissent germer. Quelles que soient les raisons de son déclin, l'intervention européenne a sonné le glas de la culture rapanui.

© oopartir 2014 - Texte : Sabine Raynaud ; photos : ADSMundo


 

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