Victor Hugo séjourna 19 ans en exil dans les îles anglo-normandes. Depuis 2002, année du bicentenaire de sa naissance, sa maison de Hauteville House, à Guernesey, se visite librement.
Le salon rouge de la maison de Guernesey
Le 200ème anniversaire de la naissance de Victor Hugo a été célébré en 2002. Les îles anglo-normandes, où Victor Hugo séjourna 19 ans, avaient une raison supplémentaire de célébrer le grand écrivain français: cela faisait 150 ans cette année-là que Victor Hugo était arrivé à Jersey. Expulsé de cette île, il gagnera sa voisine de Guernesey où il passera quinze ans d'exil avant de regagner Paris en 1870, après la chute du Second Empire.
La maison de Guernesey
Tout a commencé en 1852, lorsque Victor Hugo fuit la France de Napoléon III. Il passe d'abord par Bruxelles, écrit le pamphlet
Napoléon-le-petit et doit quitter précipitamment la Belgique. Il s'installe alors à Jersey. Il tombe amoureux de l'île et y reste trois ans. "
Ce que j'aime dans Jersey, je vais vous le dire. J'en aime tout. J'aime ce climat où l'hiver et l'été s'amortissent, ces fleurs qui ont toujours l'air d'être en avril, ces arbres qui sont normands, ces roches qui sont bretonnes".
Le gouvernement anglais ayant subi les mêmes pressions que le gouvernement belge, Victor Hugo doit partir. Son nouvel exil le mène à Guernesey. Le 31 octobre 1855, après un voyage sur une mer houleuse, il arrive à Saint-Pierre-Port, la capitale de l'île. Il y achète rapidement une maison, ce qui lui donne droit de cité. Il y restera jusqu'en 1870 et la chute de l'Empire. Loin de la vie publique mouvementée de Paris, Victor Hugo y écrira notamment
Les Misérables,
Les Contemplations et
Les Travailleurs de la mer.
Il faut absolument aller visiter
Hauteville House, sa maison à Guernesey. "
Un véritable autographe de trois étages (…), comme un poème en plusieurs chambres", d'après la description de son fils.
Cette ancienne maison d'un corsaire reste en effet le témoin de son génie, avec une décoration originale, voire parfois extravagante. "
Je suis né pour être décorateur", avouera-t-il d'ailleurs à un ami. Le jardin mérite aussi le détours, refait par la mairie de Paris selon les plans de l'auteur lui-même.
Victor Hugo a parcouru Guernesey dans tous les sens, devenant au fil de ses écrits un formidable ambassadeur touristique. Dans la dédicace de son livre "
Les travailleurs de la mer", il formule sa reconnaissance pour son île d'adoption: "J'ai dédié ce livre au rocher d'hospitalité et de liberté, à ce coin du vieux pays normand où résident les petites gens nobles de la mer, à l'île de Guernesey, sévère mais aimable".
Victor Hugo a exprimé, en fait, son attachement à l'ensemble des îles anglo-normandes. "Qui a vu l'archipel normand l'aime; qui l'a habité l'estime (L'archipel de la Manche)". Il en a vanté son "
climat fait pour l'oisiveté". "Il y a ici tant de mer et tant de ciel que c'est à peine si l'on y a besoin d'un peu de terre", écrivait-il aussi à Georges Sand. Victor Hugo y trouvera un terreau favorable pour pratiquer le spiritisme - l'une de ses trois activités préférées, avec l'écriture et la photographie.
L'archipel abrite en effet de nombreux lieux mystiques (dolmens, pierres philosophales, cimetières). Victor Hugo n'en restait pas moins engagé dans la défense des opprimés de l'ancien et du nouveau monde. Pendant son long exil, il ne cessera d'œuvrer pour accorder son soutien à toutes les formes de liberté. C'est surtout cette liberté d'expression si chère à l'écrivain qui va justifier la création du futur Centre Victor Hugo. Un bel exemple d'entente cordiale.
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PratiquePour de plus amples renseignements, consulter l'espace de l'
office du tourisme de Guernesey dédié à Victor Hugo. Vous pouvez commander auprès du
Guernsey Tourist Board la version améliorée de la brochure "Les Routes Victor Hugo", laquelle permet de découvrir les endroits des îles de Guernesey, Sercq, Herm et Aurigny décrits par Hugo.
