Reportage de voyage
Madagascar, terre de beautés secrètes
La "Grande île" comble l'amateur d'aventure et de découverte. Avec en prime des plages de rêve, de Nosy Be à Ifaty, pour se remettre de ses efforts…
Antananarivo
"Terre de contraste": ce cliché usé est pourtant pratique pour décrire Madagascar. Difficile en effet de classer la Grande île, que ce soit sur le plan géologique, écologique, culturel ou humain.
On la sait pauvre, mais son sous-sol dissimule de l'or et des pierres précieuses, on en connaît la face luxuriante du nord et elle montre un visage sec et aride du sud, on la dit éprouvante pour le voyageur et elle se révèle des plus accueillantes.
1) Antananarivo, 3) Diego Suarez
4) Nosy Be, 5) Ile SainteMarie
7) Morondava, 9) Tuléar
Madagascar est tout cela à la fois. Pour le voyageur, c'est surtout une heureuse surprise. Même la capitale
Antananarivo - surnommée “Tana” - mérite davantage qu'un bref séjour.
Les voyageurs la boudent surtout depuis la suppression du célèbre marché du Zoma et l'incendie du Palais de la Reine.
Les embouteillages de la "ville aux 12 collines", sa pollution et sa pauvreté ne doivent pourtant pas faire oublier son atmosphère et le charme d'une architecture aux multiples influences.
Vu la taille de Madagascar, les voyageurs décident de visiter soit les Hauts Plateaux du Centre, soit le Sud, le Nord ou l'Est, un choix lié souvent à la saison, aux pluies et à l'état des routes. Il est toujours conseillé de prendre l'avion pour se rendre dans les principaux sites balnéaires du nord, de
Nosy Be à Diégo Suarez (Antsiranana).
L'amateur de farniente y trouve des plages de rêve et un hébergement varié, de l'hôtel de luxe au bungalow, les pieds dans une eau turquoise bordée de cocotiers.
Des étonnantes formations rocheuses, les tsingys
Mont Passo, Nosy Be
L'indolente Diégo est aussi la porte d'entrée du parc national de la Montagne d'Ambre. L’observation de la faune et de la flore est l’un des principaux attraits de Madagascar. Des espèces endémiques y prospèrent, notamment le lémurien, cette espèce proche du singe, aux grands yeux expressifs, parfois difficile à apercevoir dans son milieu naturel.
Autre halte incontournable à une centaine de kilomètres de Diégo, la réserve de l'Ankarana, superbe massif d'où émergent des
tsingys (prononcez "tsing"), ces étonnantes formations rocheuses en forme d'aiguilles minérales acérée.
Impressionnante cérémonie du "retournement des morts"
Tsingy de Bemaraha
Pour parcourir la Grande Ile par voie terrestre, il vous faudra du temps… et de l’endurance ! Les routes sont souvent en mauvais état. Le voyage en taxi brousse reste toutefois tout à fait supportable pour visiter les Hauts Plateaux, se rendre sur l'île Sainte-Marie (quoique le bateau est, lui, déconseillé depuis un naufrage en 2001) et à
Tuléar, depuis Tana.
De l'allée des Baobabs au parc de Bemaraha
Plage de l'île de Sainte-Marie
A l'Est, l'île de
Sainte-Marie (Nosy Boraha) est un lieu de villégiature idéal, avec ses longues plages de sable bordées de cocotiers (surtout celles de l'île aux Nattes), sa forêt tropicale, ses récifs coralliens appréciés des plongeurs, ses baleines venant s’accoupler et mettre à bas en été. Plus au nord, la presqu'île de Masoala est un paradis pour amoureux de la randonnée.
Au sud s'étire la fameuse RN7, sur près de mille kilomètres, de Tana à Tuléar. Sur les
Hauts Plateaux, la route ondule entre paysages verdoyants et collines dénudées, traverse d'agréables villes telles Anstirabe - ancienne station thermale et "capitale" des pousse-pousse – et Ambositra. Des pistes serpentent entre vignes et rizières en terrasses.
Des zébus s'ébrouent au pied des maisons de pisé à l'architecture typique, construites avec cette terre qui vaut à Madagascar son surnom d'"île rouge". Quand un heureux hasard se double d'une invitation, vous assistez médusé à une cérémonie du Famadihana (retournement des morts) ; les membres d'une même famille, au cours d'un impressionnant rituel, rassure le défunt en changeant son linceul, en lui parlant et lui chantant des chansons, en dansant avec lui...
parc Isalo
Nombre de voyageurs descendent la RN 7 jusqu'à Tuléar, un ancien comptoir français, dans le sud-ouest de l'île. En route, l'on traverse le massif de l'
Isalo (prononcer "ichal") ; ce parc national mérite le détour pour ses paysages contrastés, alternance de plaines herbeuses et de corniches de grès érodées, de canyons et de rivières de sable.
En saison sèche surtout, certains quittent la RN7 à Antsirabe et mettent le cap à l'Ouest. A Miandrivazo, l'on peut rejoindre la côte en pirogue par le fleuve Tsiribihina, un formidable parcours pour les amateurs de tourisme d'aventure.
L'allée des Baobabs (sur la route de Morondava)© Interface Tourism
De Belo-sur-Tsiribihina, vous pourrez soit descendre la côte jusqu'à Morondava - des excursions organisées permettent d'aller voir la
célèbre allée des Baobabs – et/ou remonter jusqu'au
parc national des Tsingy de Bemaraha classé par l’Unesco sur la liste du patrimoine mondial de l’humanité.
Oubliez Tuléar, mettez le cap sur les villages voisins d'Ifaty, Anakao et Nosy Ve, leurs belles plages et superbes fonds marins. Ceux qui poussent vers le Sud-Est découvrent Fort-Dauphin, ville tranquille malgré son passé tumultueux, coincée derrière une chaîne montagneuse. La région possède un climat à part et une grande diversité de paysage. Une belle destination touristique pour qui se donne la peine (ou les moyens) de s'y rendre…
© oopartir 2013 - Texte Michel Belenet ; photos oopartir.com et ONTM
Sainte-Marie
On aime La qualité de l'accueil de la population en surprendra plus d'un(e). Le pays de la
mora mora (doucement, doucement..) invite à prendre son temps, sans stress. Dans ce pays, l'hospitalité n'est pas un vain mot: on vous invitera même à partager le repas, soit du riz et du poisson ou du romazava, plat traditionnel qui consiste en un pot au feu avec viande de zébu et bredes.
On aime moins Evitez dans la mesure du possible d'avoir affaires aux "autorités". Pour un document administratif, vous serez amené à payer ou… à attendre souvent longtemps. Rappelez-vous qu'un étranger, dans un pays aussi pauvre que Madagascar, est toujours un individu fortuné, y compris pour les forces de l'ordre.
lémurien
Comment s’y rendre Air France, Air Madagascar et Corsair assurent des liaisons régulières entre Paris et Antananarive. Corsair vole sur Tananarive via Mayotte. Pour les vols intérieurs, Air Madagascar assure des dessertes quotidiennes depuis la capitale malgache vers toutes les villes importantes du pays.
Jeune fille nouant des gousses de vanille
Quand partir, quel budget?La taille de Madagascar explique les grandes disparités de climats selon les régions. Sur la côte Ouest et à l'intérieur des terres, notamment dans la capitale Antananarivo, la saison sèche s'étend d'avril à octobre. Au nord, à Nosy Be par exemple, il fait beau même pendant la saison des pluies, avec des averses en fin de journée. Les précipitations sont faibles toute l'année dans le sud. En revanche, sur la côte Est, il pleut toute l'année (parfois en abondance), à l'exception notable des mois de septembre et octobre. Côté budget, Madagascar reste la destination la moins chère de l'Océan Indien. On peut se restaurer et se loger très correctement pour des prix plus de deux fois moins élevés qu'en France. Les transports locaux sont également bon marché. En revanche, la location de voitures, nécessaire notamment pour se rendre dans certains des plus beaux endroits de l'île, est onéreuse.