La navigatrice Maud Fontenoy a bouclé son tour du monde à l’envers avec la Réunion comme lignes de départ et d’arrivée. Une île qu'elle aime passionnément.
En 2003, Maud Fontenoy traverse l'océan Atlantique à la rame, depuis Saint-Pierre et Miquelon juqu'à la Corogne en Espagne. Deux ans plus tard, elle se fixe un nouveau défi, traverser l'océan Pacifique à la rame. Elle rejoint ainsi les Marquises depuis le Pérou, suivant un demi-siècle plus tard l'itinéraire du radeau Kon-Tiki de Thor Heyerdhal.
Son dernier exploit n'est pas moins impressionnant. En octobre 2006, elle débute un parcours à la voile de 14 500 km en parcourant les mers du Sud de l'est vers l'ouest, à contre-courant, à la barre de L'Oréal Paris. Partie de l'île de la Réunion, elle passe le cap de Bonne-Espérance, le Cap Hor et le cap Leeuwin, démâte et répare, pour finalement boucler son périple devant Saint-Denis de la Réunion le 14 mars. Interview d'une personnalité d'exception. Pourquoi avoir choisi l'île de la Réunion comme lignes de départ et d'arrivée de votre tour du monde ?
Maud Fontenoy : Je suis venu en vacances à la Réunion il y a cinq ou six ans. Des membres de ma famille connaissaient la destination et me l'ont conseillé. Tout de suite je me suis senti en phase avec cette île. J'en suis tombé amoureuse. J'aime bien faire du sport en vacances. Je ne suis pas du genre à rester enfermée dans mon hôtel. Là, j'ai trouvé mon élément.
J'aime beaucoup les grands espaces. Là-bas, les paysages sont très beaux. Des endroits comme ses cirques de Mafate, Salazie et Cilaos m'attirent beaucoup. J'y suis ensuite revenu plusieurs fois. C'est à la suite de l'épidémie de chikungunya que j'ai décidé de faire partir mon tour du monde de la Réunion. L'idée m'est venu de lui donner un coup de projecteur positif. Ma passion pour l'île ne s'est pas arrêté depuis mon retour. J'y suis retourné deux fois depuis que j'ai bouclé mon tour du monde.
La Réunion c'est d'abord pour vous les paysages ?
Maud Fontenoy : Entre autres. Je connais aujourd'hui toutes les îles françaises. Pendant mes aventures en mer, je suis très seule, loin de tout. Quand je me retrouve sur la terre ferme je dois admettre que j'aime les îles et la mentalité des îliens.
A la Réunion j'aime particulièrement ses mélanges, son côté à la fois multi-culturel, multi-ethnique et multi-religieux. Il n'y a que dans cette île que l'on retrouve cette alchimie. En plus, la gentillesse de l'accueil permet de t'y sentir bien tout de suite.
A la Réunion tu as l'impression d'être en France, tu es dans le même temps sur une île, tu n'as pas de décalage horaire, tu peux prendre un vol de nuit depuis la métropole et arriver en forme au petit matin. Tu as à la fois le dépaysement culturel, une végétation luxuriante qu'on ne retrouve pas en métropole. Cela fait du bien d'être là-bas, on se sent tout de suite à l'aise.
Vous avez des passions pour d'autres destinations ?
Maud Fontenoy : Je connais aujourd'hui toutes les îles françaises. Pendant mes aventures en mer, je suis très seule, loin de tout. Quand je me retrouve sur la terre ferme je dois admettre que j'aime les îles et la mentalité des îliens.
On trouve aussi des choses formidables dans d'autres îles que la Réunion ! J'aime bien la Polynésie et plus particulièrement les Marquises. Et même le dépaysement est important, la distance et le décalage horaire sont pour moi des inconvénients.
De nouveaux projets ?
Maud Fontenoy : Un film et deux livres pour cette rentrée. L'un des deux ouvrages, édité chez Arthaud-Flamarion, rassemble des textes, s'appelle «Le sel de la vie» et porte sur mon engagement. Un autre livre édité aux Editions Duchesnes, tel une sorte de Carnet de Voyages, rassemble photos et d'aquarelles. Ces ouvrages s'inscrivent dans une démarche écologique et pédagogique. A la Réunion, toutes les classes ont suivi mon aventure, et beaucoup d'autres en métropole. Il est important de transmettre des valeurs fortes aux enfants.
© oopartir - Propos recueillis par VM