Reportage de voyage
La Havane, le baroque en capitale
La Havane est une ville superbe comme figée dans les années cinquante, où il règne une ambiance unique qui doit beaucoup à son histoire et à son peuple
La place de la Cathédrale
Imaginez-vous à la
Havane, installé sur le siège un peu fatigué d'une vieille Buick rutilante. La belle américaine longe le paseo du Malecon, la croisette de la capitale cubaine.
Le jour tombe et les promeneurs arpentent déjà le front de mer balayé par les vagues. Les façades des maisons couleurs de sable, abîmés par le temps et le sel, conservent un charme suranné inexplicable.
La Havane semble toujours figée dans les années 50. Les Pontiac et autres Chevrolet, sans cesse rafistolées, ont toujours fière allure et tiennent le haut du pavé. Quelques rares voitures récentes partagent le bitume avec les calèches, les
coco taxi et les
guaguas camello, ces "bus chameau" tractés par des camions.
Peu de panneaux publicitaires polluent les murs. En revanche, les stigmates du temps abîment les belles façades des immeubles aux style architecturaux tous différents, mélange surprenant de baroque et rococo, de néoclassique et d'art déco.
Sur le
Prado, la plus belle avenue de la ville, la splendeur passée transparaît derrière la décrépitude ambiante. Des grilles stylisées en fer forgé, des escaliers en marbre et des patios ombragés, tels sont les trésors abrités dans de vénérables demeures de style colonial.
Fastes d'antan à l'hôtel Nacional et au cabaret Tropicana
Vue sur le Malecon depuis la forteresse de La Cabana
La vieille ville de La Havane fut fondée en 1519, s'articulant autour de cinq places dont la Plaza Vieja et la magnifique place de la Cathédrale où l'on admire de magnifiques façades baroques. Un autre beau batiment, l'ancien palais des Capitaines Généraux, abrite le musée de la ville de la Havane.
Faut-il égoistement s'en féliciter : l'heure est à la réhabilitation des maisons, monuments et palais. Et la rénovation s'est accélérée depuis 1991, date de l'"ouverture" touristique. En revanche, les fastes d'antan semblent n'avoir jamais quitté certains lieux mythiques, tels l'
hôtel Nacional ou le célèbre cabaret
Tropicana.
Parmi les autres musts à La Havane, la visite d'une
fabrique de cigare s'impose. Dans celles des Corona ou des Partagas, les ouvrières y roulant toujours leurs barreaux de chaise dans un cadre inchangé depuis des lustres.
Bodeguita del Media
La culture de la fête est intacte à la Havane. Le soir, la rue et les bars appartiennent aux trovas (troubadours). Cette cité bouillonnante et envoûtante résonne alors aux sons des maracas et des güiros. A la Bodeguita del Medio se pressent les amateurs de «mojitos», la boisson nationale à base de rhum et de menthe. Une autre halte s'impose au Floridita, le bar où «papa» Hemingway venait siroté son daïquiri.
le Tropicana
Entre danse et musique, nonchalance et sensualité, salsa et rumba, la culture aide à rythmer autrement un quotidien difficile. Vous serez sans cesse surpris par la qualité et la chaleur de l'accueil des Cubains, un peuple né d'un long métissage entre colons espagnols, esclaves africains et migrants des îles voisines.
La révolution n'étant jamais très loin à Cuba, mettez aussi le cap sur son principal symbole, l'austère Plaza de la Revolucion et le portrait géant de Che Gevara, le lieu des grands rassemblements et des anciens discours fleuve de Fidel.
© oopartir - 2015 - Texte : Sabine Raynaud - Photos : OT Cuba
De Varadero à Viñales
Varadero
A trois heures de route à l'Est de la Havane, les belles plages de l'est mènent tout droit jusqu'à
Varadero, la grande station touristique de l'île. Les resorts se succèdent sur cette longue bande de sable blanc. A 200 kilomètres à l'ouest de La Havane, dans la province de Pinar del Rio,, la vallée paisible de
Viñales est connue pour ses surprenants "mogotes", des petites collines en forme de pain de sucre formant le paysage le plus étonnant de l'île.