La capitale libanaise, riche de sa diversité communautaire et religieuse, animée et festive, est redevenu ces dernières années une base arrière agréable pour rayonner à travers le pays.
grotte aux Pigeons
Du hublot de l'appareil en approche de l'aéroport de Beyrouth surgit au premier plan la Corniche le long de laquelle aiment à flâner les beyrouthins. Un soleil couchant transperce la grotte aux Pigeons.
Le front de mer apparaît pourtant cerné de part et d'autres, ici par des buildings modernes, là par une forêt de cubes de béton érigée dans un joyeux capharnaüm urbanistique.
Place de l'Etoile dans le centre-ville réhabilité
Une fois sur la terre ferme, Beyrouth surprend d'abord par sa circulation, chaotique, par ses nœuds routiers dantesques, par ses nouvelles rocades rutilantes et ses petites routes défoncées.
Autre (bonne) surprise, les stigmates de la guerre civile (1975-1991) - façades éventrées et murs couverts d'impacts de balles - ont presque tous disparus.
rue Maarad
Symbole de ce conflit interminable, la
place des Martyrs (ou place des Canons) est redevenu le cœur de la ville. Une place dominée aujourd'hui par l'imposante - mais dénuée de charme - mosquée Mohammad el-Amine voulue par l'ancien premier ministre Rafic Hariri pour faire pendant aux nombreuses églises du quartier.
Au pied de la mosquée et de l'ancienne
cathédrale Saint--Georges des Maronites mitoyenne s'étendent les vestiges de l'antique cité romaine.
nouveau centre ville près du souk
La place des Martyrs ouvre sur le centre-ville, bel héritage du mandat français lui aussi ravagé par la guerre, réaménagé depuis en zone résidentielle et commerciale aux loyers exorbitants. Sa renaissance spectaculaire symbolise à lui seul le nouvel élan économique et touristique du pays.
Ses terrasses de café,
place de l'Etoile et le long de la rue Maarad, sont pris d'assaut par les Beyrouthins et les visiteurs en provenance d'Europe et du Golfe. Cet agréable quartier piéton s'étend maintenant jusqu'à la mer avec la rénovation terminée des très chics rues Weygand et Foch.
Corniche
A deux pas du centre-ville a ouvert en 2009 les «
souks de Beyrouth» sur l'emplacement des anciens souks Ayass et Tawilé, en fait un mall à l'occidentale sans intérêt.
Plus bas encore se trouve un tout jeune et vaste quartier d'affaires ouvrant sur la mer, lequel s'étend des hôtels
Grand Hyatt et
Four Seasons jusqu'à l'ancien
Phoenicia aujourd'hui rénové, en passant par la marina bordant le mythique hôtel
Saint-Georges conçu par le célèbre architecte Augustre Perret, à l'état d'abandon en raison d'un conflit familial.
Plus loin démarre
la Corniche, le lieu de promenade préféré des Beyrouthins, menant du centre-ville à Ras-Beyrouth. Promeneurs, joggers et vendeurs de maïs et de
kaaks (petits pains ronds) se retrouvent sur ses vastes trottoirs bordés de palmiers.
Joueurs de tric-trac au Café Palace
On peut ainsi démarrer la balade devant le beau
café d'Orient, non loin du Saint-Georges, et la terminer une heure plus tard devant le nouveau phare de Beyrouth (l'ancien est pratiquement caché par les nouveaux immeubles). Au pied du phare se trouve une vieille adresse très simple fréquentée par les locaux, le
Manara Palace Café, où les joueurs de tric-trac se retrouvent sur une jetée appréciée des pêcheurs.
Vous pouvez ensuite revenir vers le centre par la
rue Hamra. Les cafés fermés un temps par le Hezbollah ont rouverts mais la rue de Beyrouth la plus commerçante avant-guerre n'a pas retrouvé son lustre d'antan.
musée Sursock
Re-traversez ensuite la place des Martyrs et vous entrez dans le très ancien quartier Gemayzeh, côté "chrétien" à l'époque de la ligne de démarcation. Ce quartier reste le soir l'un des plus vivants et animés de Beyrouth, surtout la
rue Gouraud (ou Gemayzeh).Arrêtez-vous au restaurant
Le Chef pour sa cuisine simple et bon marché dans la rue Gouraud, ou au
Mayrig pour sa cuisine arménienne rue Pasteur. Plus haut, dans le
quartier d'Achrafieh, se succèdent de ravissantes demeures - dont celle du musée Sursock - et des hôtels de charme.
musée national de Beyrouth
Le soir, Achrafieh est l'un des quartiers les plus animés de Beyrouth, et la jeunesse (surtout dorée) de la ville chauffe l'ambiance des bars branchés de la rue Monot et alentours. Non loin se trouvent l'incontournable
Musée national de Beyrouth.
On trouve bien d'autres endroits aujourd'hui branchés en dehors du centre de la ville. Ainsi, le
quartier Antélias sur la route de Jounieh a vu ouvrir de nombreuses adresses chics et tendance ces dernières années. Mais son meilleur restaurant reste le traditionnel et excellent Halabi. Les Libanais traversent tant bien que mal les époques et les épreuves, leurs meilleures adresses aussi...
© oopartir 2018 - Texte : Vincent de Monicault ; photos : OT Liban et Vincent de Monicault
Où se baigner
Au Liban, on ne trouve pas de «resorts» comme en Egypte ou en Tunisie. On peut oublier aussi les complexes balnéaires bétonnés de Kaslik et Jounieh au nord de Beyrouth où il faut prendre un abonnement saisonnier (Rimal) ou devenir membre (ATCL). En revanche, de nombreuses plages de sables et de galets - surtout ouvertes en été et payantes à la journée - se sont créées ces dernières années de Rmeilé au sud de Beyrouth jusqu'à Batroun au nord, privilégiant souvent un environnement dans un cadre naturel. Parmi la vingtaine de plages les plus connues, citons celles situées dans le sud de Beyrouth, à Jiyé (Pangéa, Bamboo Bay, Orchid, Jonas Beach ...), à Rmeilé (La Voile Bleue, Laguava) et Damour (Oceana, Lazy B...). L'accès à ces plages coute environ une dizaine d'euros la journée.
Il existe aussi des plages publiques mais la propreté n'est pas toujours au rendez-vous. L'une des plus agréables, celle de Ramlet Al Bayda, est située au sud de la ville juste après la grotte aux Pigeons et l'hôtel Mövenpick (la mer y serait toutefois dangereuse).
restaurant Loris
Où mangerChez Boubouffe propose de succulents chawarmas. Ceux qui aiment la cuisine arménienne mettront le cap sur Onno (restaurants rue Hamra et près du musée national de Beyrouth) et
Mayrig dans la rue Pasteur. Et on appréciera une bonne cuisine libanaise au restaurant Loris situé dans une belle maison de la rue Pasteur.
Halabi, légèrement en dehors de Beyrouth, propose les mezze parmi les meilleurs du Liban. Vous trouverez également d'excellents falafels chez
Sahyoun rue de Damas (Beyrouth).
Où sortirEngagez-vous dans la rue Gemayzeh (ex-rue Gouraud). Le
café Gemayzeh (ex café de Verre) a été remplacé par un autre sans âme, mais on trouve beaucoup d'autres cafés dans la rue. On trouve plus haut, dans le quartier d'Achrafieh, des bars branchés dans la rue Monot et alentours. Parmi les boites de nuit,
le Baromètre séduit le milieu artistique underground,
le Basement les amateurs de musique électronique.
Comment aller à Beyrouth
Pour vous rendre à Beyrouth, vous aviez jusqu'à récemment que deux options pour les vols directs au départ de Paris, la Middle East Airlines (MEA) et Air France. Ces deux compagnies - qui opèrent ensemble en partage de code - vont devoir compter avec deux nouveaux acteurs sur la ligne Paris-Beyrouth, Transavia (filiale d'Air France-KLM) à compter du 4 septembre 2017 (3 vols par semiane) et Aigle Azur à compter du 23 juin 2017, à raison de quatre vols par semaine au départ d'Orly Sud en A320. On peut aussi voler sur d'autres compagnies (KLM, Austrian, Olympic Airways, Lufthansa, Pegasus Airlines, etc) mais il faut prévoir une escale plus ou moins longue dans le "hub" (l'aéroport de correspondance) de la compagnie.