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Malaisie : impressionant Thaipusam
La fête du Thaipusam est organisée chaque année - fin janvier - dans le monde entier par les communautés hindoues. La plus spectaculaire se déroule dans les grottes de Batu, près de Kuala Lumpur. Des centaines de milliers de fidèles s'y rassemblent, fin janvier début février selon le calendrier hindou ; les rites de pénitence y sont très spectaculaires. Un événement aux allures de kermesse. Une fête d'essence sacrée surtout, avec des rites de pénitence très spectaculaires, parfois même difficiles à supporter.
Deux heures du matin. L'ambiance vire au surnaturel. Lakhbir, 27 ans, vêtu d'un simple dhotis blanc, termine ses ablutions. Purifié par un bain dans une rivière toute proche, il commence à se mouvoir au rythme des incantations, dans le battement sourd des bongos. Les mantras chantés avec langueur l'entraînent dans un état de transe.
Près d'un million de fidèles en périphérie de kuala Lumpur
Entouré par des membres de sa famille, les yeux exorbités, Lakhbir semble suffoquer sous les vapeurs de camphre, de saffran et d'encens.
Alors que deux de ses proches le tiennent fermement, un troisième lui perce le dos avec des crochets au bout desquels sont fixés les symboles de la purification: des citrons verts. L'atmosphère est irréelle, fantasmagorique. Pour certains, le spectaculaire vire au macabre.
La plus célèbre fête religieuse hindouiste prend toute sa dimension dans les
impressionnantes caves de Batu, à la périphérie de Kuala Lumpur.
La grotte de Batu, cathédrale de pierre
Près d'un million de fidèles – et quelques milliers de touristes – s'y réunissent fin janvier ou début février, en fonction du calendrier hindou.
Parmi les fidèles, cinq mille d'entre-eux font acte de pénitence, d'expiation, ou demandent des faveurs aux Dieux.
Les uns portent des kavadis, structures en bois et aluminium, sur lesquels sont accrochés les portraits de la divinité célébrée, le Seigneur Subramaniam (également appelé Murugan), le plus jeune fils de Siva.
Un rite de préparation intense
Les kavadis peuvent peser jusqu'à soixante-dix kilos, leur nom signifiant d'ailleurs "un sacrifice à chaque pas". Les dévots les porteront pourtant sur plus de trois kilomètres.
D'autres pénitents se transpercent le dos, les joues et la langue avec des broches de toutes tailles. Leurs chemins de croix les mènent jusqu'au temple, la fameuse grotte de Batu, cathédrale de pierre illuminée pour la circonstance par des torches et des feux. Ils ne l'atteindront qu'après avoir gravi deux cent soixante-douze marches. Une noix de coco brisée clôt la cérémonie. Le message est parvenu à ses destinataires.
Le pénitent qui effectue le Thaipusam suit un rite de préparation. D'intenses et longues périodes sont consacrées à la prière et à la méditation. Son régime d'abstinence commence au moins quinze jours avant. Seules les boissons (non alcoolisées) et les légumes sont autorisés.
La sévérité du traitement doit lui permettre d'atteindre facilement l'état de transe… et de ne pas saigner lorsqu'on lui retire les broches. Autre surprise: aucune cicatrice n'est visible peu après la cérémonie.
"Non, ce n'était pas si terrible, racontera pus tard Lakhbir. J'étais conscient, comme maintenant. Mais je ne contrôlais pas mes mouvements". Pour que son vœux se réalise, la guérison de son frère paraplégique, il s'en remettra de nouveau aux Dieux les deux prochaines années.
A Penang peut-être, où d'imposantes processions se dirigent vers les chutes d'eau et le "waterfall temple" peuplé de chauve-souris et de serpents. Le Thaipusam y est fêté là-bas aussi avec une grande ferveur. Les prêtres n'apprécient pourtant guère quelques dérives "touristiques" et des transes trop démonstratives.
© oopartir.com - 2013 - texte et photos : Pierre Marka & OT Malaisie
PratiqueLe Thaipusam se déroule à Kuala Lumpur, mais également à Penang et Johor Bahru en Malaisie, ainsi qu'à Singapour. Les Hindous acceptent volontiers la présence des touristes. Il suffit juste d'être relativement discret. De nombreux bus relient Kuala Lumpur à Selangor, le lieu des caves de Batu situé à 17 kilomètres de la capitale. A noter qu'il ne faut pas hésiter à s'y rendre le soir et y passer la nuit. De toutes façons, il n'y a pas d'hôtels sur place.
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