Reportage de voyage
Ethiopie, beautés du nord (1)
Les églises rupestres de Lalibella, le château de Gondar ou encore les stèles de granit du Royaume d'Aksum... périple dans le nord de l'Ethiopie
Notre reporter Hélène Dujardin a passé un mois dans le nord de l'Ethiopie. Elle a parcouru quatre mille kilomètres dans l'un des plus beaux pays au monde, entre vallées profondes et hauts plateaux volcaniques, à la découverte de ses merveilles : les églises rupestres de Lalibella, le château de Gondar ou encore les stèles de granit du Royaume d'Aksum. Une destination peu fréquentée, abritant une exceptionnelle mosaïque de peuples. Récit en texte et en photos.
Avril, départ pour un mois en Ethiopie. Je ne connais rien du pays à part les images que nous avons tous en tête, celles des années 80, d'un peuple mourant de faim dans un pays aride. Je voyage seule, en sac à dos, pour mieux entrer en contact avec la population. L'Ethiopie est un vaste pays, mon choix s'est porté sur l'Est et le Nord
Je quitte rapidement la capitale
Addis Abeba en bus, et met le cap à l'Est. Là-bas, on sait quand on part, au lever du soleil... mais on ne sait jamais quand on arrive ! Le rythme lent et la nature incertaine du transport donne à mon voyage sa tonalité : il est vivant, plutôt rude, et nécessite de la patience... C'est une aventure dans l'aventure où se mêlent la musique, les imprévus des crevaisons, les rires, les paysans malades qui ne sont habitués au voyage, les poules, les femmes vendant fruits et graines...
Grande, blonde et surtout «faranji» (comprenez blanc et riche), je suis une vraie curiosité. Ces grappes d'enfants qui viennent souvent à ma rencontre m'ont vraiment touchées et marquées. Peu de personnes âgées, beaucoup d'enfants partout (les femmes ont sept enfants en moyenne), très vivants, expressifs, travaillant souvent ou aidant (à porter de l'eau par exemple), mendiant aussi de l'argent ou des crayons.
Harrare est la première ville que je découvre : belle, blanche, patinée et colorée. En son cœur elle est entourée d'une enceinte creusée de seize portes. C'est vendredi : les femmes musulmanes mendient et les hommes prient. Le soir j'assiste à un office catholique orthodoxe où on prie, on chante et on joue de la musique.
Bati, un lundi, jour de marché. Moi qui adore les marchés, je suis servie ; les populations - Afar, Oromo, Amharas - viennent de loin pour le deuxième marché du pays, lequel rassemble jusqu'à 10 000 personnes. Chameaux et brebis se mêlent aux hommes. Un foisonnement et bouillonnement de vie ! On commerce et on papote. Je déambule à travers les épices, bijoux, beurre pour façonner les coiffures, bijoux en perles colorés, plat à
injera (le plat national du pays), argent, chaussures fabriquées à partir de pneus...
Un Afar avec sa coupe de cheveux immédiatement reconnaissable et une taille plus grande que la moyenne !
Lalibella est le passage obligé d'un voyage en Ethiopie ; la ville abrite douze églises, creusées dans la roche, dont onze communiquent entre elles par des passages souterrains, version Indiana Jones... Je suis bluffée par le travail titanesque, majestueux, ingénieux de ces hommes au XIIème siècle
Dans les campagnes, je découvre les maisons qui correspondent à mon imaginaire de l'Afrique : rondes, en terre autour de la structure, et aux toits faits de branches et pailles enfumées à l'intérieur, partagées avec les animaux, très rudimentaires...
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