13/01/2011
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Il faut arrêter d'aller au Sahel". Le conseil de Maurice Freund, le patron du Point Afrique, est sans appel : le rapt des deux Français à Niamey vient de porter un coup fatal au tourisme régional, déjà durement éprouvé par l'enlèvement de sept personnes - dont cinq français - en septembre dernier à Arlit, également au Niger. Le ministère français des Affaires étrangères est tout aussi direct : «
Au regard de la menace terroriste qui pèse sur la région, aucun endroit ne peut désormais plus être considéré comme sûr." Après l'enlèvement d'Arlit, le Point Afrique avait décidé de ne pas voler cet hiver sur Tamanrasset, Djanet et Timimoune dans le Sud Algérien, sur Agadez (Niger) et Gao (Mali).
La coopérative décidait en revanche de maintenir des vols sur la Mauritanie (Atar) et le Mali (Mopti), et même de lancer le Tchad avec des liaisons sur N'Djamena et Faya Largeau. Les clients inquiets par la résonance des événements ont finalement manqué à l'appel.
Le Point Afrique va devoir maintenant gérer une situation extrêmement périlleuse. De 82, le nombre de salariés est passé à... 7 ! Mais sa trésorerie pourrait tout de même lui permettre de passer ce cap difficile, selon Maurice Freund.
Le Point Afrique suspend donc son activité de voyagiste mais conserve celle d'ONG afin de rester présent encore sur le terrain. Car les partenaires africains de la coopérative ont profité du tourisme pour sortir de la pauvreté. Et les populations locales perdent l'une de leurs principales ressources.
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