Reportage de voyage
Saint-Pétersbourg, une belle tricentenaire
Saint-Pétersbourg offre au voyageur une atmosphère hors du temps. L'ancienne capitale impériale possède aussi avec l'Ermitage l'un des plus beaux musées au monde.
Canal avec à droite l'église de la Résurrection du Christ
Saint-Pétersbourg est né un jour de mai 1703 de la volonté d'un homme, Pierre le Grand. Le tsar de l'époque va créer "Péter" - comme l'appelle ses habitants - à coups d'oukases.
Des centaines de milliers de serfs - près de 100.000 mourront de faim et de froid - transformeront des marécages en places ornées de statues.
Pierre le Grand, fasciné par la modernité de l'Europe où il avait voyagé incognito, fait surgir la capitale de son empire dans l'
estuaire du fleuve Neva, à l'extrême nord-ouest du pays. Cette «fenêtre sur l'Europe» ne cessera de s'enrichir de palais, de ponts (on en compte plus de 300), de canaux, églises et parcs.
Le cœur de Saint-Pétersbourg est traversé par
la perspective Nevski («Nevski Prospect»), l'âme de la ville, artère longue de 4,5 kilomètres, de la tour de l'Amirauté au monastère de la laure Alexandre Nevski.
Se succèdent sur cette avenue animée des cafés et boutiques, sans oublier les beaux immeubles «modern style» tels le Singer et l'épicerie Elisseïev (l'intérieur vaut aussi le coup d'œil). Sur la Nevski, les badauds partagent le trottoir avec de belles élégantes, des hommes sandwichs et des marins et officiers bardés de décorations.
musée de l'Ermitage
Envie de boire un verre en écoutant de la musique ? Mettez le cap sur le Literatournoïe Kafé où s'était rendu Pouchkine le jour de son duel fatal. Embarquez depuis l'embarcadère situé au pied la Singer pour une balade d'une heure sur les canaux.
Vous passerez d'abord au pied de la surprenante église de la Résurrection du Christ aux bulbes décorés et colorés, pour finir par l'imposante église Notre-Dame de Kazan inspirée de la basilique Saint-Pierre de Rome.
Sur la perspective Nevski («Nevski Prospect»)
Impossible de passer moins d'une journée (entière) au
musée de l'Ermitage bordé par la Neva d'un côté et l'immense place du Palais de l'autre. Superbes salles d'apparat, magnifiques collections impressionnistes et peintures antérieures au XIXème en provenance de l'Europe entière - dont la «Madonna Litta» attribuée à Léonard de Vinci, la «Femme au fruit» de Paul Gauguin, ainsi que des œuvres de Renoir, Monet et Van Gogh - le palais d'Hiver de Catherine Ier est aujourd'hui l'un des plus beaux musées au monde.
En remontant la Neva vers les terres, traversez le Jardin et le Palais d'Eté. A deux pas de là, arrêtez-vous au restaurant Rousskie Blini Olga, une rustique et excellente blinnaïa. Continuez votre route jusqu'à l'étonnant «
ensemble Smolny», superbe exemple blanc et bleu d'architecture baroque.
L'étonnant «ensemble Smolny»
Sur l'autre rive de la Neva se trouve la forteresse Pierre et Paul érigée dès la fondation de la ville . Non loin de là est amarré le croiseur Aurore dont un coup de canon donna le signal de l'attaque des révolutionnaires en octobre 1917. Le soir, les amateurs de ballets se rendront au théâtre Marinski (ancien Kirov).
Autre visite incontournable, le
palais de Peterhof. On s'y rend par hydrojet en 45 minutes depuis le musée de l'Ermitage. De superbes fontaines souvent ludiques agrémentent les jardins. Ceux qui en ont le temps se rendront dans les autres palais des environs de Saint-Pétersbourg, Pavlosk, Tsarskoïe Selo et Oranienbaum. Vous l'avez compris : vous pouvez passer une semaine à Saint-Pétersbourg sans jamais trouver le temps long...
© oopartir 2014 - Texte et photos : Vincent de Monicault
Le palais de Peterhof
On aimeSaint-Pétersbourg a profité du tricentenaire pour se refaire une beauté. Même si beaucoup ont parlé de ravalement de façade, le jubilé a généré de nombreux travaux. Il a poussé à la reconstruction de l'aéroport, de certaines gares ferroviaires et de la gare maritime.
On aime moins
La vie est chère à Saint-Pétersbourg. Elle l'est davantage encore pour les visiteurs étrangers avec des tarifs plus élevés pour les touristes à l'entrée des principaux musées ou théâtres. Par ailleurs, l'accueil est meilleur qu'à Moscou mais reste encore très froid, ceci même si l'on est habitué à une certaine rudesse parisienne. Faut-il le préciser : l'obtention d'un visa russe demeure encore très compliqué.
L'Aurora
Comment s'y rendre ?
L'aéroport de Pulkovo est très bien desservi par différentes compagnies aériennes européennes. Air France et Aeroflot (toutes deux membres de l'alliance Skyteam) assure des vols quotidiens directs au départ de Paris. La compagnie Rossiya Airlines est affrétée par des voyagistes français.
Comment se rendre de Saint-Pétersbourg à MoscouCeux qui entendent combiner Moscou et Saint-Pétersbourg peuvent se rendre d'une ville à l'autre en train, de jour (environ six heures) ou de nuit pour ne pas perdre une journée de visite. Même sans être confronté à des problèmes de place, réservez tout de même vos couchettes le jour où vous arrivez à Moscou ou Saint-Pétersbourg.
Les nuits blanchesSaint-Pétersbourg étant situé très au nord, le soleil disparaît à peine au moment du solstice d'été (21 juin) et les journées sont (très) longues ; en moment du solstice d'hiver (21 décembre) c'est bien sûr tout le contraire... Saint-Pétersbourg étant situé très au nord, le soleil disparaît à peine au moment du solstice d'été (21 juin) et les journées sont (très) longues ; en moment du solstice d'hiver (21 décembre) c'est bien sûr tout le contraire...