Reportage de voyage
L'Inde exotique, du Kerala au Karnataka
L'Inde du Sud est authentique et rurale, tropicale et exotique. Voyager dans le Kerala et le Karnataka, c'est partir à la découverte d'un pays superbe et déconcertant.
Les filets de Cochin
Le
Kerala est unanimement considéré comme l'un des plus beaux Etats du sous-continent indien. La découverte de cette frange côtière verdoyante et tropicale – Kerala signifie "pays des cocotiers" en malayalam, la langue locale - commence souvent par sa capitale,
Trivandrum.
On peut raisonnablement lui préférer
Cochin (Kochi), l'autre porte d'entrée du Kerala. A l'arrivée dans cette ville ouverte sur l'Océan indien, le visiteur choisit souvent de poser ses valises à Ernakulam, son cœur économique.
Animée, bruyant et commerçant, le centre d'Ernakulam ressemble à beaucoup d'autres grandes métropoles indienne.
Les vaches sacrées y partagent le bitume avec toutes sortes de véhicules dans un joyeux capharnaüm, les rickshaws se frayant le passage entre des Ambassador aux courbes de Peugeot 403, les bus et camions TATA, sans oublier les innombrables Murati-Suzuki, signe le plus visible du fort développement économique de l'Inde.
Mettez plutôt le cap sur la presqu'île de Fort Cochin, sage et parfois coquette, riche surtout de son passé colonial ; un lieu hors du temps où il fait bon flâner à la tombée du jour, où l'on prend aussi le temps d'admirer les filets de pêche chinois, son palais hollandais, sa synagogue et l'église de Saint-François.
Sur les backwaters du Kérala
Le Kerala n'est pas une destination balnéaire, même si l'on trouve quelques plages agréables – quoique de plus en plus touristiques – notamment
Kovalam et
Varkala. Le Kerala est surtout connu pour son réseau de canaux et lagunes, les célèbres
backwaters.
Des
riceboats - bateaux à riz - et
kettuvalam - embarcations construites en roseaux – chargés de sable y fendent les eaux.
Plantations de thé sur la chaîne des Ghats
La vie s'écoule lentement dans les hameaux bordant les rives. En été notamment, de longues pirogues en bois y disputent des courses spectaculaires.
Il faut traverser la chaîne montagneuse des Ghats occidentaux pour rejoindre l'
Etat du Karnataka ou celui du Tamil Nadu.
Des montagnes sur les flancs desquels s'étendent les vertes plantations de thé parsemées de tâches de couleurs vives, celles des saris des cueilleuses à l'heure de la récolte. A 2.200 mètres d'altitude, dans la station climatique d'Ooty (le diminutif de Ootacamund) nichée au cœur des
monts Nilgiris, l'air est frais et la petite laine s'impose.
Façade éclairée du palais de Mysore
La ville de
Mysore, dans l'Etat du Karnataka, se révèle être une agréable étape, avec ses larges avenues et son merveilleux marché.
Elle possède en outre le palais les plus extravagants du sud de l'Inde, dont le temps fort est son illumination pendant une heure le dimanche soir.
A une cinquantaine de kilomètres au nord de Mysore se trouve l'un des sites majeurs du Jaïnisme, cette religion respectueuse de la vie au point que les prêtres portent un masque et balaient devant eux de crainte de tuer des insectes ; au sommet de la colline de Sravanabelagola se dresse la statue de 17 mètres de l'ermite Gomateshwara, la plus importante au monde construite dans un seul bloc de pierre.
Belur
Votre route vous mène ensuite jusqu'à
Belur et
Halebid, deux sites majeurs de l'Inde. Construits par les Hoysala il y a près de mille ans, ces deux temples couverts de sculptures finement ciselées n'ont rien à envier à ceux de Khajuraho.
L'Inde du XXIème siècle se trouvent plus au nord, à Bangalore, en passe de devenir la première région du monde en nombre d'emplois dans le secteur de l'informatique. Ceux qui remontent encore vers le nord ne manqueront pas les sites impressionnants des cités disparues de Hampi et Badami, avant de mettre le cap sur
Goa ou
Bombay. Mais c'est là un tout autre voyage…
© oopartir - 2011 - Texte : Michel Belenet - Photo : MB, Cédric Evrard et OT Inde
Le boom des cures ayurvédiques
Une cure ayurvedique dans les formes dure au moins trois semaines, même si un séjour plus court reste une expérience enrichissante. Le Kerala attire un nombre sans cesse croissant d'amateurs de soins ayurvediques. Le créneau est aujourd'hui très porteur et nombreux sont ceux qui courtisent cette nouvelle clientèle, parmi lesquels les grands hôtels. Il existe plusieurs agences spécialisées en France ; on peut aussi sélectionner son centre avant de partir et négocier les prix sur place, les tarifs peuvent être beaucoup alors plus intéressant. La réservation sur place est également plus intéressante qu'une réservation en direct sur le site internet du centre. Mais la solution de la réservation sur place est plus risquée en haute saison touristique (notre hiver), certains centres étant parfois complets.
Colline de Sravanabelagola
Quand partir ? Notre hiver est la meilleure saison pour se rendre en Inde du sud, surtout à partir du mois de janvier, à la fin de la mousson.
Quel budget ?
L'Inde n'est pas un pays cher. On peut y voyager facilement en "routard". Les tarifs y sont souvent très concurrentiels au regard de la qualité du service, surtout dans les établissements haut-de-gamme. Pour le transport aérien, comptez à partir de 550 euros l'aller-retour Paris-Cochin (certaines compagnies aériennes proposent aussi des "open jaw", soit l'arrivée dans une ville (Cochin par exemple) et le départ d'une autre (Bombay ou Bangalore).
Sur le marché de Mysore
Les conseils de la rédaction"L'Inde du Sud est une destination à part entière. Cette région, très différente du reste de l'Inde, est plus calme et pacifique que le Nord notamment, au point que l'on peut même la conseiller largement pour une première approche. De plus, le Kerala, le Tamil Nadu et le Karnataka possèdent chacune leur culture propre et des paysages très différents. Les circuits groupes, individuels ou autotours marchent très bien dans cette région et autorisent une grande liberté. L'offre balnéaire dans le Kérala est également séduisante, même s'il ne faut pas s'attendre à trouver la mer turquoise des Maldives"
Mysore
On aimeEn Inde, on est toujours sidéré par l'approche mystique du monde. La curiosité n'y est jamais satisfaite, les mystères jamais élucidés, la fascination jamais assouvie. Même la cuisine indienne ne dévoile qu'au compte goutte ses piquants secrets…
On aime moins Tout voyage en Inde nécessite une période d'adaptation. Même si l'Inde du Sud est moins rude que celle du Nord, on peut y être choqué par la dureté de la vie quotidienne, par la logique des castes, par l'acceptation de son sort et le détachement vis-à-vis de la mort. Le voyage en circuit organisé peut être alors moins déstabilisant pour certains voyageurs. Ceux qui préfèrent voyager en individuel peuvent opter pour une voiture avec chauffeur. Un voyage en train ou en bus représente toutefois une expérience unique. Ces modes de transport demeurent en effet des lieux de rencontre et des postes d'observation privilégiés. Les gares indiennes sont également des écoles de la patience - et parfois du renoncement - aux antipodes de nos habitudes occidentales.
Comment aller en Inde
Cochin
Aucune compagnie aérienne ne propose des vols directs entre la France et l'Inde du sud. En revanche, il existe de nombreuses liaisons possibles avec escale(s). On peut citer Qatar Airways, Gulf Air, Air India ou Sri Lankan ; certaines compagnies permettent d'arriver dans l'une des villes du sud de l'Inde et de repartir d'une autre (un "open jaw" dans le jargon professionnel).
Les guides à emporterLe Guide du Routard sur l'Inde du Sud ; Le Lonely Planet Inde du Sud ; Le Guide Bleu Inde du Sud ; Guides Voir (Hachette) Inde ; Guide National Geographic Inde ; Guide Bibliothèque du Voyageur (Gallimard) sur l'Inde
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Les infos pratiques
. Formalités : Passeport valide au moins six mois après le retour + visa obligatoire (valable six mois) auprès de l’ambassade à Paris, 20-22 rue Albéric-Magnard, 75116 Paris, tél : 01.40.50.71.71. Pour le visa, prévoir 50 euros (liquide) + 2 photos. Attention : compter entre une demi-heure et deux heures d’attente pour le dépôt de la demande de visa (le matin, de 9h30 à 11h30) ; le retrait (rapide, l’après-midi) le plus souvent en 24 heures.
. Santé : aucun vaccin obligatoire.
. Monnaie : la Roupie
. Décalage horaire/Paris : + 3 h 30 en été et 4 h 30 en hiver (un seul fuseau horaire)
. Indicatif téléphonique: 91
. Electricité : 220 v (adaptateur nécessaire)
. Se renseigner : Office national indien du tourisme, 13 boulevard Haussmann, 75009 Paris, tél : 01.45.23.30.45. Sur internet, consulter le site
www.keralatourism.org