La petite station de la Côte d'Opale séduit les sportifs et les familles.
Plage d'Hardelot
Plus discrète que sa voisine Le Touquet, la petite station d'Hardelot préfère profiter d'une nature privilégiée pour séduire sportifs et familles. Son premier atout, sa grande plage longeant la Côte d'Opale. Les amateurs de chars à voile s'élancent dès que le vent montre son nez. On retrouve ainsi bien vite la beauté des dunes de sable blanc dès qu'on s'éloigne du centre de la station, là où la plage est bordée par des immeubles construits après guerre, d'une tristesse infini.
De nombreux visiteurs se laissent surtout séduire par l'intérieur des terres, la pinède. Ils enchaînent alors les balades dans des forêts de chênes, hêtres et pins maritimes. On peut par exemple traverser le massif dunaire et monter au sommet du Mont Saint-Frieux qui domine la station du haut de ses 151 mètres... C'est là qu'un moine nommé Frihoc, au Moyen-Age, passa à la postérité en se sacrifiant pour prévenir de l'arrivée des Vikings.
Villas à Hardelot
Hardelot fut longtemps l'élégante station de la bonne société française et anglaise. La plage était alors bordée par de belles demeures anglo-normandes. Au début des années 1900, Hardelot n'est qu'une immense garenne bordée de dunes de sable blond face à une mer aux reflets changeants, dotée d'une forêt giboyeuse de plus de 600 hectares.
En 1905, un mécène anglais, Sir John Whitley, et des amis français achètent 400 hectares de terrain et créent la société d'Hardelot. John Whitley, déjà propriétaire du château d'Hardelot depuis 1897, est aussi l'un des promoteurs du Touquet Paris-Plage. Il veut faire d'Hardelot la nouvelle station balnéaire à la mode et le centre mondain des sports.
Golf à Hardelot
Dès 1908, 20 villas apparaissent autour des tennis en bord de plage. C'est le célèbre architecte Louis-Marie Cordonnier, ami de John Whitley, qui réalise ces vastes et singulières villas qui caractérisent encore aujourd'hui Hardelot. En 1911, l'illustre aviateur Louis Blériot se fait construire une villa sur la digue. Il conçoit et commercialise le premier aéroplage français, l'ancêtre du char à voile, qui va attirer de très nombreux adeptes sur la plage de la station.
En 1910, Hardelot est érigée en paroisse et accueille son premier curé, celui de Condette, l'Abbé Bouly, connu pour ses talents de sourcier et d'herboriste.
En 1913, Hardelot est classée officiellement " station climatique ". La première guerre mondiale ne nuit pas à la station, bien au contraire. En raison de sa proximité avec le front des opérations, elle se transforme en un centre militaire très actif. Sir John Whitley accueille si chaleureusement les officiers alliés que bon nombre d'entre eux vont acheter un terrain et se faire construire une villa.
L'entre-deux-guerres marque l'apogée d'Hardelot qui rivalise avec le Touquet Paris-Plage et attire des personnalités venues de toute l'Europe, surtout de Belgique, de Hollande et d'Angleterre. Mais la seconde guerre mondiale interrompt la politique des loisirs et des mondanités et sonne le glas de la station. Hardelot est occupée, pillée et dynamitée jusqu'aux bombardements alliés de 1944 qui finiront de la défigurer.
Après la guerre, Hardelot renaît lentement de ses cendres grâce à de nouveaux passionnés. Avec les dommages de guerre, Claude Lefebvre, petit-fils de Louis-Marie Cordonnier, reconstruit un certain nombre des villas détruites. En 1958, un promoteur lillois achète la société d'Hardelot et relance la station.
© oopartir 2009 - Texte : Vincent de Monicault - Photos Pascal Morès et Samuel Dhote (golf)/CRT Nord-Pas de Calais
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www.hardelot-tourisme.com