Reportage de voyage
Dingle, une ville complètement à l’Ouest !
En plein cœur du comté de Kerry dans le sud-ouest de la verte Erin, le port de Dingle est un haut lieu du tourisme irlandais. Bastion de la culture gaélique, cette charmante petite cité balnéaire est aussi un merveilleux point de départ pour découvrir toutes les richesses de sa péninsule.
Avec sa cinquantaine de pubs laqués, ses restaurants de poissons côtés, son marché local et son école de cuisine, la petite station balnéaire de Dingle dans le comté de Kerry est sans aucun doute l’une des plus attractives d’Irlande.
Nichée entre l’océan Atlantique et la chaîne de montagnes de Sliabh Mish, qui culmine tout de même avec le mont Brandon à 951 mètres, cette cité riante et multicolore d’environ 2000 âmes s’est réfugiée au fond d’un charmant port naturel. Une baie bien abritée qui semble particulièrement plaire à Fungie, le plus célèbre résident de Dingle.
Depuis 1984, ce grand dauphin de près de quatre mètres et 350 kg fait la joie des organisateurs de balades en mer. La mascotte de la ville possède même son compte Twitter. Dingle (An Daingean ou Daingean Uí Chúis en gaélique) s’impose aussi comme le bastion de la culture gaélique. Plus précisément du Gaeltacht la région de l’Irlande de l’Ouest où l’on parle toujours quotidiennement la langue des Celtes.
Le long de la grande rue, les pubs chaleureux se succèdent à quelques mètres d’intervalles, tels le Dick Mack’s, l’O’Flaherty’s ou le Foxy John's. Ce dernier, qui fait également office de quincaillerie, est le seul débit de boissons où l’on peut écouter de la musique irlandaise le soir et acheter son matériel de plomberie dans la journée.
Le port de Dingle est aussi un merveilleux point de départ pour parcourir les petites routes de la péninsule et découvrir ses nombreux vestiges historiques et archéologiques. Parmi les principales richesses et curiosités architecturales, il faut citer l’oratoire de Gallarus qui fut découvert en 1756. C’est en vérité une église paléochrétienne datant du VIIème siècle, construite à l’aide de pierres taillées sans mortier et dont la forme est semblable à une coque de bateau renversée.
Beaucoup plus ancien encore, le fort de Dunbeg, a été construit au bord de la falaise à l’âge du bronze (2500 av. J.-C. – 700 av. J.-C.).
Composé d’une enceinte fortifiée de blocs de pierre cyclopéens, la place forte dont l’entrée est encore intacte permettait de surveiller l’océan, ainsi que les alentours de la péninsule. Elle protégeait ainsi les habitants contre les invasions celtes.
Plus modestes, les Beehive Huts datent également de cette lointaine époque. Ces petites huttes de pierre sèches qui servaient d’habitations aux peuples anciens furent édifiées selon la même technique ancestrale pendant des milliers d’années, à travers toute l’Irlande et l’Écosse. On en dénombrerait plus de 400 sur le versant Sud du Mont Eagle (516 m) de la péninsule de Dingle.
Le réalisateur britannique David Lean ne s’y est d’ailleurs pas trompé. Pour le tournage des scènes principales de son chef d’œuvre
La Fille de Ryan, il emmena toute son équipe sur cette côte du bout du monde.
Sorti en 1970, le film met en scène, Sarah Miles, Robert Mitchum et Christopher Jones, dans une sombre histoire d’adultère et d’amour interdit, sur fond de société traditionnelle et de lutte pour l’indépendance.
Auteurs des îles Blasket
Point d’étape indispensable sur la vaste «Wild Atlantic Way», la route côtière la plus longue au monde qui sillonne le littoral irlandais sur plus de 2500 kilomètres, Slea Head à Dunquin (Dun Chaoin) est le village le plus à l’ouest d’Europe. De cette magnifique falaise au bout de la péninsule, il est possible de voir les contours massifs et mystérieux des îles Blasket. Aujourd’hui, le Blasket Center raconte l’histoire de ces Irlandais courageux et opiniâtres qui poussés par la famine, s’implantèrent durant trois siècles sur ces îles inhospitalières.
La population (environ 175 personnes) qui ne parlait que le gaélique vivait avec très peu de moyens, fabriquait ses vêtements et restait résolument à l’écart de l’Irlande. Quand la mer n’était pas trop mauvaise, les hommes partaient à la pêche sur de lourdes barques traditionnelles à fond plat (curragh) recouvertes de goudron afin d’assurer une meilleure étanchéité. Les algues sèches bouillies dans du lait guérissaient des fièvres tandis qu’un chef du village, une école et un esprit d’entraide soudaient entre eux les îliens solitaires.
Au début du vingtième siècle, plusieurs ouvrages remarquables émergèrent de cette communauté. L'ancienne tradition orale du conte était au cœur de la culture celtique dont ils avaient hérité. Toutefois, conscients que leur mode de vie était sur le point de disparaître, certains insulaires, notamment Tomás Ó Criomhthain et l’écrivaine Peig Sayers, décidèrent de coucher leurs mémoires sur le papier. Ils écrivirent en gaélique, leur langue natale, mais leurs livres furent traduits en anglais, et certains même en allemand et en français.
En 1953, les autorités décidèrent en raison des mauvaises conditions de vie, de l’émigration massive et du manque d’équipements modernes, de déménager les 22 derniers habitants permanents de la grande Blasket sur le continent. Un exil forcé qui devait déraciner à tout jamais les ultimes représentants de cette incroyable génération spontanée de pécheurs et de bergers écrivains. Mais cela, c’est encore une autre histoire…
© oopartir 2017 - texte et photos David Raynal
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http://dinglecookeryschool.ie/ Adresses utilesDingle Dolphin Boat Tours Unit 2, The Pier, The Tourist Office, Dingle, Co. Kerry, Irlande Blasket Centre Tel.: +353 (0) 66 9156444 Fax.: +353 (0) 66 9156446 Courril : blascaod@opw.ie Site : www.blasket.ie Blasket Island Ferry Dún Chaoin, Dingle, Kerry (traverse de 20 mn) +353(0)669156422 +353(0)669156422 info@blasketisland.com A lire : L'Homme des îles | Tomás O'Crohan ou Tomás Ó Criomhthain Collection : Petite Bibliothèque Payot/Voyageurs Poche | 368 pages. Prix : 10.65 € Peig : autobiographie d'une grande conteuse irlandaise Editeur : An Here
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