Reportage de voyage
Turin, beauté méconnue du Piémont
Turin, capitale des Rois de Savoie et berceau de l’art baroque, est l’une des plus belles villes d’Italie. Aujourd’hui cité moderne et dynamique, elle est aussi le point de départ idéal pour partir à la découverte de la région du Piémont et des lacs italiens.
Turin et les massifs alpins en toile de fond (à droite le Mole Antonelliana)
Turin mériterait l'appellation de capitale. Elle fut celle des Rois de Savoie, puis la première de l'Italie unifiée. La famille Agnelli aura largement contribué à la transformer en capitale industrielle, à mesure que la Fiat devenait le géant automobile qu'on connaît aujourd'hui.
La cité piémontaise, à l'heure du tourisme triomphant, se devait toutefois de présenter une image plus glamour. Son centre historique s'est métamorphosé dans la perspective des Jeux Olympiques d'hiver de 2006. Aujourd'hui, on vante volontiers la nouvelle jeunesse de la ville du Nord de l'Italie, son atmosphère agréable. On cite Turin comme capitale européenne du Baroque, voire comme un épicentre de l'ésotérisme. On souligne la beauté de sa situation géographique, avec les massifs alpins en toile de fonds.
Place San Marco
On y admire surtout un beau patrimoine architectural entre les «deux fleuves», le Pô et la Doire. Le long des rues élégantes du centre ville s'étirent d'harmonieuses rangées d’arcades (Turin en compte 18km), un des symboles de la ville. On tombe surtout sous le charme des places royales flanquées de palais baroques. Au coeur du Turin historique se trouve la
place San Carlo, bordée d'élégants cafés. Au centre trône la statue équestre d'Emmanuel Philibert, duc de Savoie.
Place Castello avec le Palazzo Reale (gauche) et le Palazzo Madama (droite)
Remontez la très chic Via Roma jusqu'à la vaste
place Castello. On y trouve l'un des grands et élégants palais de la ville, le palazzo Madama (palais Madame), imposant chef d'œuvre baroque.
La place Castello ouvre sur le
Pôle Royal, comparable par les dimensions et la richesse aux ensembles du Louvre, du Prado de Madrid et de l’Ermitage de Saint-Pétersbourg. Le
Palazzo Reale témoigne de trois siècles de royauté de la Maison de Savoie. On y visite les salles d'apparat et les appartements royaux, les jardins. Le Palazzo Reale est relié au Palazzo Chiablese, à la Biblioteca Reale, à l’Armeria Reale, à la Galleria Sabauda et au Museo di Antichità.
arcades Via Roma
A deux pas du Pole Royal se trouve la
Mole Antonelliana (les Turinois l'appellent tout simplement la Mole), le plus haut bâtiment de la ville (167 mètres). Construit à l'origine pour accueillir une synagogue, il abrite aujourd'hui le musée du cinéma, probablement le plus important en Europe (le cinéma italien est né à Turin), à la scénographie surprenante. Un ascenseur en verre permet de monter jusqu'au «temple» d'où l'on profite d'un panorama à 380° sur la ville.
le musée égyptien
Au coeur de la ville se trouve la place Carignano et
son Palais du même nom, siège du premier Parlement italien. En face s'étend le vaste
musée égyptien.
Récemment aggrandi et modernisé, ce musée est aujourd'hui, avec celui du Caire, le seul à se consacrer uniquement à l'art et la culture égyptienne. Depuis la visite à Turin en 1824 de Jean-François Champollion, le premier à déchiffrer les hiéroglyphes, de nombreux spécialistes internationaux se pressent devant ses collections. Champollion fut d'ailleurs l'auteur de la fameuse phrase «
La route vers Memphis et Thèbes passe par Turin».
Le Lingotto
De la Via Po, mettez ensuite le cap vers la
place Vittorio Veneto, l'une des plus grandes d'Europe. Traversez le Pô pour visiter l'église de la Gran Madre di Dio inspirée du panthéon de Rome.
Symbole d'une ville qui bouge, le
Lingotto, anciennes installations des usines Fiat fermées en 1982, ont été transformé en centre commercial ultra-moderne, sous l'égide de Renzo Piano, le co-architecte de Beaubourg.
Au sommet du bâtiment, surplombant un circuit où étaient autrefois testées les voitures, a été érigé la Pinacothèque Agnelli (
www.pinacoteca-agnelli.it).
Caffé Torino, place San Carlo
Au pied du Lingotto, une ancienne fabrique de vemouth abrite «Eataly», spécialiste de la gastronomie italienne, présenté comme le temple de la slow-food. On y déjeune, on y dîne et on y fait son marché de produits bio et locaux. Né en 1989 dans la région, plus exactement à Bra dans les Langhe, le mouvement slow food a pour objectif de défendre les valeurs de la cuisine traditionnelle.
Impossible de parler de Turin sans mentionner ses
cafés historiques. A l'heure de l'aperitivo se remplissent ces lieux prestigieux, parfois plus que centenaires. On citera le Caffé Torrino sur la
place San Carlo, le
Fiorio fréquenté autrefois par Nietzsche et Mark Twain, ou encore le
Mulassano revendiquant l'importation d'Amérique du sandwich de mie de pain qu'on nomme ici tramezzino...
© oopartir - Texte : Vincent de Monicault. Photos : VDM et Enit (Giuseppe Bressi, Michele Ottavio)
Caffè ristorante Del Cambio
Où manger. Le Caffè ristorante Del Cambio est une institution à Turin. Sur la place Carignano, devant le Palais du même nom, siège du premier Parlement italien, ce restaurant voit le jour en 1757. L'ambiance de cet établissement n'a pas changé depuis lors, entre élégance et raffinement, avec ses grands miroirs, ses velours rouges, ses stucs et ses fresques. En 250 ans, ce restaurant a accueilli et régalé des personnages comme Cavour, Rattazzi ou Lamarmora. A noter un menu à prix très raisonnable à midi.
www.delcambio.it/ Où manger une glaceJuste à côté du Cambio (voir ci-dessus) se trouve une autre institution de la ville, dédiée aux amateurs de glace celle-là, le glacier Pepino. A signaler aussi le café néoclassique San Carlo où l'on appréciera la glace au gianduiotto - le chocolat turinois
Gran Balon, musée aux puces
Un chocolatier renommé, Bottega di Guido Gobino Guido Gobino compte parmi les plus grandes marques du secteur du chocolat. Ce chocolatier artisanal privilégie la recherche sur les produits turinois typiques, comme le Gianduojotto, la pâte à tartiner Gianguja et le chocolat aux noisettes. Ouvert en 1875 entre la Galleria Subalpina et la Place Castello, cet établissement s'imposa immédiatement par sa classe, si bien qu'il reçut le titre ambitionné de Fournisseur de la Maison Royale.
www.guidogobino.it/
Où faire la fête Si vous voulez faire le fête le soir, mettez le cap sur les murazzi : ces
arcades le long du Pô, autrefois utilisés comme abris pour les barques, sont aujourd'hui le centre névralgique de la movida turinoise. Bars, soirées live et DJ s dans les clubs animent les murazzi quand tombe la nuit.
cour de la Venaria Reale
la Reggia de Venaria RealeIl serait dommage de se rendre à Turin sans visiter la Reggia de Venaria Reale, l'un des plus beaux palais européen, ouvert en octobre 2007 après huit ans de travaux. Un trésor mainte fois menacé de destruction, 45 000 m2 de pure beauté situées à une dizaine de kilomètres de Turin. Le berceau de la famille de Savoie considéré par certain comme le Versailles Piémontais.
Comment se rendre à Turin
En TGV, compter environ 5h30 entre Paris (gare de Lyon) et Turin (gare de Porta Susa). On peut aussi rejoindre Turin en trajet direct au départ de Lyon Saint-Exupéry et Chambéry. En revanche, vu le temps de trajet, il est recommandé de prendre le bus pour rejoindre Turin depuis Marseille et Aix-en-Provence (Idbus).
http://tgv-franceitalie.voyages-sncf.com/. Eurolines relie Paris à Turin en autocar.
Les sites utiles Plus d'infos sur le site de la ville de Turin
www.turismotorino.org/ et de la région Piémont
www.piemontefeel.org